
 
        
         
		Roche 
 fchifteufe. 
 Fsldfpatbj 
 m   C O L   D U   G É A N T , 
 Ce  globule  éft  translucide  en  verd  foncé,  brillant &  un  peu buïïeux  
 fur  le  filet  de  fappare  il  devient  tranfparent  &  fans  couleur  ,  diffout,  
 niais  difficilement  &  prefque  fans  effervefçence. 
 Q uoique  je  donne  à  cette  pierre  le  nom  de pcilaiopctre,  elle différé  
 cependant des efpeces communes,  en ce qu’elle  eft  fenfiblement moins  
 dure,  &  donne au  chalumeau  un  verre  moins  bulleux. 
 §<  2044.  Roche  fchifteufe  compofée  de  couches  irrégulières  de  
 quartz  grenu  blanc,  très-fin,  &  de  feuillets  d’un  fchifte  moyen entre  
 l’ardoife  &  le  talc  durci.  Ce  fchifte  eft  d’uïi  gris  verdâtre  mélangé  de  
 jaunâtre  &  de noirâtre, à  feuillets  très-fins,  médiocrement  brillants  ,  
 tendres  &  fe  rayant  en  gris. 
 Au  chalumeau,  il  fe  fond  en  un  émail  verd  de  bouteille,  prefque  
 noir,  brillant,  du  diamètre  de  0 , 4 ,   qui  à  un  grand  feu  forme  des  
 bulles  qui  fe  crevent  avec, éclat.  Sur  le  filet  de  fappare,  ce  verre  devient  
 tranfparent,  d’abord  verd de  bouteille,  puis  fans  couleur,il  dif-  
 fout  avec  un  peu  d’efferveicence.  Il  vient  de  l’aiguille marbrée. 
 §,  204V-  E n t r e   les  cryftaux  de  roche  qui  fe  forment  dans  les  io-  
 terftices  des  couches,  &  qui  tapiifent enfuite  la  furface des  blocs fépa-  
 rés  de granit,  mon  fils  découvrit  de  très-beaux  cryftaux  de  feldfpath  
 rhomboïdal,  entourés  de  chlorite  ,  plus  grands,  mais  d’ailleurs  feni-  
 blables  à  ceux  que  j’ai  décrit  au  §.  898. 
 Lp,  feldfpath  fe  trouve  là auffi  en  niafles ,  confuiêment cryftallifées,  
 caverneufes  leurs vnides  irréguliers  font remplis d’une  chlorite  verte,,  
 dont  la  ftrudure  reffemble  à  celle  que j’ai  décrite  §.  1793.  A. 
 §.  2046.  C ’ é t o i t   auffi  un  feldfpath  jaunâtre  ,  grenu  ,:  mélé. par  
 place  de  mica  ,  qui  renfermoit  des  nids  de  molybdène  cryftallyfée,  
 que  Pierre  Balmat  découvrit  en  defcendant  de  Courmayeur.  Ce  feldfpath  
 iormoil  un  filon  entre  des  couches  de  granit. 
 N A T U R E   D E S   R  O C H Ê R S  ,  Chap.  IV.  237 
 §.  2047.  En  defcendant du  col  du Géant à  Courmayeur,  je  trouvai  @a'mhe  
 au  pied  des  rocs  de  granit  &  de  gneifs  des  couches  d’une pierre  cal-®re  Le-  
 caire  grenue  à  grains  très-fins  ,  &  compofée  de  fchiftes ou de  feuillets  
 droits  très-minces  &  inféparables.  Cette  pierre  eft  d’un  gris  bleuâtre ; 
 &  vue  à  la  loupe  &  au  foleil,  elle  paroît  d’un  éclat  fcintillant.  Elle  
 contient  beaucoup  plus  de  parties  calcaires  que  la  pierre  que  j’ai  
 décrite  §•  872,  avec  laquelle  elle  a  d’ailleurs  de  la  reflfemblance  par  
 fes  caracteres  extérieurs  &  par  fa  lituation  :  car  elle  fe  diffout  avec  
 une  vive  effervefcence  dans  l’acide  nitreux,  en  ne  laiffant en  arriéré  
 qu’un fédiment peu  abondant,  compofé  de  petites  lames de  mica  d’un  
 gris  obfcur  &  de  quelques parties de  feldfpath  ;  &  au  lieu  de  fe fondre  
 aifément  au  chalumeau  comme  celle  du  §.  872  ,  elle  ne  fait  que  fe  
 couvrir  d’une  couche mince  d’un  vernis  brillant. 
 §.  2«4¡?,  L a  ftruclure  du  Mont-Blanc  ne  fe  manifefte  nulle  part  Stmfture  
 auffi  dïftindement  que  du  côté  qui  regarde  le  col  du  Géant.  On voit s^ rs'°‘  
 jufques  fous  fa  cime  les  coupes  des  tranches  verticales  de  granit  dont  
 cette  maffe énorme eft compofée  :  & comme  ces  tranches  fe  montrent  
 là  de  profil,  &  coupées  par  des  plans  qui  leur  font  perpendiculaires,  
 leur  régularité,  qui  ne  fe dément  nulle  part dans  le  nombre  immenfe  
 que  l’oeil  en  faifit  à  la  fois,  ne  permet pas  de  douter  que  ce  neioient  
 de  véritables  couches.  On  voit  ces  couches  fe  répéter  jufqu’au  pied  
 méridional  du  Mont-Blanc  ,  qui  repofe  fur  l’Allée - Blanche  ;  mais  
 comme  je  l’ai  obfervé  ailleurs  ,  ces  couches  deviennent  graduellement  
 moins  inclinées  à  mefure  qu’elles  s’éloignent  du  milieu  de  l’e-  
 paiffeur  de la montagne.  On peut les comparer  à  des planches  appuyees  
 contre  un mur  ,  auxquelles  on  donne  plus  de  pied  à  mefure  qu’elles  
 en  font  plus  éloignées.  On  ne  voit  donc  rien  de  ce  côté  de  la chame  
 qui  réponde  aux  couches  renverfées  qui  flanquent  le  cote feptentrio-  
 nal.  Voyages  dans les  Alpes,  §.  65S  &  677. 
 L es  eaux  des  neiges  qui  s'infiltrent  continuellement  dans les interf-  
 tices  ouverts  des  couches  inclinées,  &  qui  y  font  enfuite  dilatées par 
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