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gris blanchâtre , mélangé de grains de quartz gris, à cafFure fouveaî
conchoïde, & de parties extrêmement fines & brillantes, de mica gris.
Mais en obfervant avec plus de foin cette pierre, fur les tranches de
fes feuillets, on y découvre encore des couches minces de petrofilex
gris, translucide près de fes bords, & femblable d’ailleurs à celui de
la vallée de Martigni, §. 104-7. C’elt une variété du porphyrfchiefer
de W e rn e r .
P eu après on paiïe un torrent qui vient des montagnes à l’Eft de
la vallée ; on voit là de grandes maffes de cette même pierre, & la
montagne même préfente des couches prefque verticales qui courent
à très-peu près du Nord-Eit au Sud-Oueft, & dont la fubftance eft
la même, quoique moins dure, moins compacte & approchant plus
d’un gneifs ordinaire.
A une petite demi lieue de ce torrent, on en pafie un autre, & qui
coule auffi fur des rochers du même genre, mais encore plus tendres.
Premier» g . 1878. Dans l’intervalle de ces deux torrents, on voit les premiers
°iers noyers, & j’obfervai là comme je l’avojs vu fréquemment ailleurs,
que dès qu’on voit un arbre dé cette efpece, on en voit tout de fuite
plufieurs ; il ne tâtonne point, il vient bien ou il ne vient point du
> tout.
Àm-Stæg. •§. 1879. En trois quarts d’heure , depuis le fécond torrent, on def-
GodiardSt cen<^ ® ^nu^ aS > grand village, où commence réellement la plaine ,
puifqu’il eft prefqu’au niveau du lac de Lucerne. La moyenne entre
deux obfervations du baromètre, m’a donné 43 toifes pour l’élévation
de ce village au-defïus de ce lac ; auifi le regarde-t-on comme fitué
précifément au pied de la montagne du St. Gothard , prife de ce côté-
là dans fa plus grande étendue ; en effet, depuis là jufqu’à fon fommet
on ne celle point de monter.
Les environs tfâmjleg font charmants ; la végétation y paroit d’une
A A L T 0 R F , Chap. XXI . gj,
vigueur fmguliere, en comparaifon de celle des montagnes. Mais en
approchant d’Altorf, qui en eft éloigné de 3 lieues, on trouve fréquemment
des fonds marécageux , & l’on rencontre des gouëtres & des
imbécilles , trifte produit de la ftagnation de l’air dans les vallées dont
l ’air eft corrompu par les exhalaifons des eaux dormantes.
1880. JuiQUEî à trois qjua,rts de lieue au-dela d’Am-Stæg, le pied des
montagnes que fuit la grande route continue d’être de nature primitive
; d’abord de fchiftes micacés quartzeux ordinaires, & enfuite de
fchiftes micacés petrofiliceux, femblables aux précédents, mais dont les
couches font peu ou point diftinctes. La bafe fchifteufe primitive de
ces montagnes va en s’abaiilant continuellement dans cet intervalle ,
niais les montagnes calcaires fecondaires qui leur fuccedent, s’avancent
par-deflus ell e s , & les recou vrent ; enforte que déjà vis-à-vis d’Am-Stæg,
les hautes cimes font calcaires.
§. 1881. L es blocs qui font roulés du haut de ces cimes calcaires,
& que l’on voit le long du chemin, font d’une pierre grife, compacte,
en couches minces & planes ; je ne pus y trouver aucun indice de
corps marins.
L a première montagne de ce genre près de laquelle on pafie, eft
taillée à pic du côté du chemin, & en appui contre les primitives:
fes couches font dans le plus grand défordre ; on en voit d’horizontales
, d’inclinées ; d’autres demi circulaires, dont la concavité eft tournée
du côté des primitives. Ces couches , diversement inclinées , font
tellement entremêlées , que l’on ne peut fe former aucune idée diftinéte
de la caufe qui les a confondues. Il faut que la montagne ait été.,
pour ainfi dire, froiffée par des fecouiTes violentes, & agiilant en
différents fens.
Fin de»
montagnes
primitives.
Calcaire»
qui leur
fuccedent.
E n général, les montagnes qui bordent les deux côtés de cette
yallée relev eut leurs couches contre les primitives du St. Gothard, & c’eft
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