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toujours ou rouge ou jaunâtre. Au point du jour, il y avoit bien
auffi à l’horizon un liféré d’une couleur très-vive, rouge ou orangée-
mais pour l’ordinaire au-defliis de ce liiêré, le ciel montrait quelque'
nuance de bleu, enforte qu’à quatre heures, la couleur bleue mqyennc
a été 4, 7.
M ais la couleur moyenne de toutela journe'e, qui au zénith a été
plus foncée fur le Col, fe trouve à l’horizon plus foncée à Chamouni;
parce qu’à Chamouni, ou ne voyoit pas l’horizon; les points les plus
bas où l’on pût découvrir le ciel, étoient encore élevés de 4 ou y
degres, tandis que du haut du Col, on voyoit même plus bas que
1 horizon, & qu’ainfi l’oeil plongeoit dans la région des vapeurs.
C e p e n d a n t , malgré cet avantage de l’horizon de Chamouni fur
celui du Col, les extremes d’intenfite ont été beaucoup plus forts
fur le ,Col qu’à Chamouni; nous avons vu fouvent le ciel à l’horizon
à 14, & même une fois à 17, tandis qu’à Chamouni, le degré le plus
élevé ou on 1 ait obfçrvé, a été le onzième,
¿«“ uat" §\ 2o8<\ En méme tems flue jè feifois ces obfervations, je crus
ces entre devoir étudier, fur le Col du Géant, les dégradations que fuivent les
&lezénkh 'COulcurs du ciel en s’élevant de l'horizon au zénith Le 1 y Juillet à
midi, par un très-beau tems, je trouvai à l'horizon la i i (. nuance-
a 10 degrés la 20e ; a 20 degres la 3ime; à 30 degrés la 34m<; à
40 degrés la 37me; & depuis 40 degrés, jufqu’au zénith, la même
37 • nuance fans aucune variation feniible. Deux jours après, le 17,
je ne pus prendre la couleur à l’horizon, il y avoit des nuages; mais
à 5 degres, je trouvai la 16e. nuance; a io, la i8me; à 20, la 2ome~*
à 30, la 29me; à 40, la 3zme; à 60, la 34me, & de-là uniforme jufqu’aii
zénith. Ces deux progreffions, évidemment irrégulières, prouvent que
les vapeurs ne font pas ou du moins n’étoient pas alors uniformément
diftribuées dans l’atmofphere. On ne s’étonnera pas de cette irrégularité,
fi l’on confîdere qu’un pays auffi varié que celui qui entoure
- du Qcant, où l ’on trouve ici de hautes montagnes, là, de
NUAGES ET MÉTÉOROLOGIE, Chap. IX. 293
profondes vallées; ici, des glaciers ; là, des forêts ou des pâturages;
plus loin des rocs arides & décharnés, doit fournir dans ces différents
lieux des vapeurs & des exhalaiions très-différentes par leur quantité
. & par leur nature; & qu’ainfi la voûte célefte, apparente, qui réfulte
de l’affemblage des zéniths de tous ces endroits, ne fauroit avoir,
dans la dégradation de fes teintes, la régularité qu’on pourrait eipérèr
fur mer, ou dans une plaine à-peu-près uniforme.
En effet, de Geneve, en regardant du côté du Sud-Oueft, où le
pays eft à-peu-près uniforme, j’ai trouvé le ai Avril 1790, à midi,
à 1 degré la 4e. nuance; à 10'degrés la 9e; à 20, la 13“ ' ; à 30, la
MmeI ; à 40, la i7me |; à 50, la i9me; à 60, la 20-"', & de-là
jufqu’au zénith a-peu-près uniforme ; ce qui donne une progreffion
beaucoup moins irrégulière que fur le Col du Géant. Cette progreffion
eft même parfaitement régulière depuis 10 jufqu’à 60 degrés ;
car jes différences décroiffent exactement en progreffion arithmétique.
Mais entre l’horizon & le 20e. degré, elles fuivent une autre loi,
leurs différences font plus grandes.
Il ferait à fouhaiter que ces obfervations fuffent répétées en différents
pays & fous différents climats : je ne doute pas que l’on ne pût.
en tirer des réfultats intéreffants pour la météorologie.
§• 2087. D ’a p r è s l’iiitenfîté de la couleur bleue du ciel fur le Col
du Géant dans le milieu du jour, l'on le feroit attendu à le trouver
tout - à - fait noir dans la nuit. Cependant, même dans les nuits les
plus claires, je n’ai jamais vu de noir dans les intervalles des étoiles
d’aucune partie du ciel. Il m’a toujours paru d’un bleu clair dans
les plus belles nuits, fans vapeurs & fans lune. Je fuis perfuadé que
ce qui éclaircit ou blanchit ce bleu, ¡c’eft la clarté confufe des étoiles
que leur éloignement nous empêche de diftinguer, de ces étoiles
dont on découvre un nombre d’autant plus grand, que l’on emploie
de plus forts télefeopes. Ç’eft par la même raifon que, dans ces
belles foirées, la voie laétée brilloit d’un éclat fi extraordinaire,»