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& delà coucher dans les chalets de Nant-Bourant, §. 7f7- Le 6, nous
paflames le Bon-Homme, §§. 718-764, & nous couchâmes auCha-
piu, §§. 7 & 766. Comme c’étoit la première fois que je faifois
cette route depuis rimpreifion des deux premiers volumes de mes
Voyages, je fils très - attentif à voir fi je trouverais quelqu’erreur à
corriger, ou quelqu’omiffion à réparer ; mais je ne trouvai rien qui
me parût mériter l’attention de mes ledeurs. Cependant en traverfant
la cime du Bon - Homme, je crus devoir faire attention à la nature
de la pierre calcaire, que l’on y trouve par bancs enchaifés contre
les bancs de gneifs & de roches micacées quartzeufes, §. 76}.
En effet, lorfque je fis ce voyage, en 1778, on n’avoit pas encore
attribué l’importance que l’on a mis depuis à la diftindion entre les
pierres calcaires compades ( 1 ) & les grenues, relativement à leur
ancienneté. Je fis donc, en 1792, attention à cette différence. Je vis
que plufieurs de ces couches, & en particulier celles d’une couléur
bleuâtre, font décidément grenues, à petits grains : leurs couches
font minces & féparées par un enduit micacé, fufible au chalumeau.
Plufieurs - même de celles qui font moins décidément grenues, pré-
fentent toujours quelques points brillants, difperfés fur un fond terne.
On en voit cependant dont quelques parties paroiffent décidément
compades, à calibre liffe,' tirant fur le conchoïde, avec des veines
de fpath calcaire. Les cailloux roulés que l’on trouve renfermés dans
des grès entre ces couches calcaires, font tous de gneifs ou d’autres
pierres de cette claffe, que je confidere comme primitives. Les
couches de ces grès & de ees poudingues, font diverfement inclinées :
on les trouve d’abord verticales, courant de l’Eft à l’Oueft ; niais
plus loin prefque horizontales, fe relevant un peu contre le Nord.
Le phénomène de ces poudingues n’eft donc point aufli bien carac-
térifé que celui des poudingues de Valorfine.
(1) Je dis compares plutôt que denfei, parce qu’en franqôis le mot denft, de inéme
que denfus en latin, eft relatif à la pefxnteur fpécifique, plutôt qu’à U texture appa,
rente des eorpj.
D E G E N E V E A S C È Z , CÜap. 1. 39,
Nous arrivâmes de bonne heure au Chapiu ; mais le mauvais teins
nous contraignit d’y coucher. Nous logeâmes chez la femme d’un
de ces riches payfans, que j’ai nommés au §. 859. Cette femme avoit
une des plus belles figures, grecques que j’aie vues; mais l’air malade
& trifte. Continuellement occupée de l’éducation de fes enfants, elle
pair» la foirée à faire réciter à l’ainé des prières latines qu’elle pa-
roilfoit comprendre; d’un autre côté, fon vieux pere gorgeoit de
bouillie un petit enfant gras & vermeil, qui s’endormoit fur fes
genoux, tandis que l’aine s’endormoit d’ennui en récitant fes litanies.
Ces quatre figures formoient, à la clarté du feu, le fujet d’un charmant
tableau.
§. 1116. A. Je m’étois propofé, en faifant ce voyage, de faifir les ch.leor de
occafions qui fe prefenteroient, pour fuivre aux recherches contenues'3 ter re&
dans le troifieme Volume fur la chaleur interne de la terre des eaux
v '■'* coulent ara
E n paifant auprès des belles, fources, que l’on voit fortir de terre fous
la montagne entre Clufe & Sallenche, §. 468, j’éprouvai leur température
, j en trouvai deux a 6, 1 , &la troifieme à 6, 1 , l’air étant à 15, a.
Au Nant-Bourant, paffent deux ruiflèaux, dont l’un fort du glacier
de Trélatéte, qui en eft éloigné d’environ trois-quarts de lieue. Le 5,
à fix heures du foir, fa température étoit de 2, 3. Lautre, qui fe
nopime le Bon-Nant, & qui vient des neiges du Bon-Homme, éloigné
d’environ quatre lieues, étoit à 6, l’air à 10, 1.
L e lendemain 6, à cinq heures & demie du matin, le torrent de
Trélatéte étoit à a , le Bon-Nant à 6, & l’air à 6, 7.
D a n s ledeflèin de fuivre encore d’une autre maniéré à ces recherches,
j’avois porté avec moi des cylindres de bois, femblables au piquet que jai décrit au 5. 1419, mais feulement de neuf lignes de
diamètre, & qui renfermoient des thermomètres garantis de la même
manière. Javois aufli fait porter une tariere du même diametre que Ces cylindres. Je faifois un trou dans la terre avec cette tariere, &