iÿ t C O L D U G É A N T .
confîdere ïe pea d’effet que ce même foïeit produit far le themio-
metre dans ces hautes régions, ou voit bien quiit faut néceffairetnent
que l’înftuence de te chaleur fur l’évaporation fbiti beaucoup pli»
grande dans l’air rare des. montagnes que dans l’air denfe des plaines.
O r , c’eft précifémentce que nous ont prouvé les expériences direftes,
& il efl bien fatisfaifant de parvenir aux même* vérités par des route*
auffi différentes.
Si l’on confîdere les couleurs moyennes du ciel configftées dans la
derniere colonne de. cette table, on verra, comme dans les heures
féparées, plus de reffemblance entre le Géant & Genere, qu’entre le
Géant & Chamouni. Le ciel le plus foncé eff celui du Géant, enfîiite
celui de Geneve, & enfin celui de Chamouni. Cette obfèrvation confirme
& exprime en nombres, d’une manière plus précife, ce que
j’ai dit ailleurs,, qu’il y a plus de vapeurs au' zénith d’une vallée qu’au
zénith d’une plaine, parce qu’il s’élève des vapeurs, non-feulement
du fond de la vallée, mais encore des flancs des montagnes qui k
bordent.
Q u a n t aux extrêmes, les bleus les plus foncés que ïe ciel nom
ait préfentés dans ce' voyage, ont été au Col du Géant ¿ 7 , à Chamouni,
24., & à Geneve 26 f.
D e te cime du Mont-Blanc , te couleur du ciel, telle que je Pofe-
fervai en Août 1787, eo-rrefpondoit au N°. yp de mon cyanometre.
La couleur de ce ciel ne furpaffoit par conféquent que de 2 nuances
le bleu, le plus, foncé que nous ayons obfervé au Col du Géant.
A vant de paffer à un autre objet, je dois lever une contradiction
que femble préfenter la table des obfervations qui nous occupent.
Comment eft-il poffible qu’à huit heures du foir, te couleur du ciel
fut au Col du Géant y j , & à Chamouni 16? Comment le ciel pou-
voit-il paraître plus pur dans la région inférieure, qui ne le voit qu’au
travers des vapeurs fufpendues dans la région fupérieure? Cela ferait
NUAGE S ET MÉTÉOROLOGIE, Chap. IX. 29j
effectivement inipoffible, fi Chamouni étoit directement au-deffous du
Col du Géant; mais il en efl éloigné horizontalement de deux lieues.
Il eft naturel de penfer que cette quantité de vapeurs, qui fe rallènv
bloieiît au-délira du Col entre fibe & huit heures du foir, étoit con-
denfée par le froid des neiges & des glacés dont cette cime eft
environnée, & qu’il ne fe condenfoit point une auffi grande quantité
de vapeurs dans des régions également élevées, mais où l’air n’etoit
pas refroidi par de femblables frimats.,
§. 20g Je viens aux obfervations faites à l’horizon, Réfultats à
l’horizon»
Couleur du ciel à (horizon à différentes heures.
Heures du jour IV. VI. VIII. ! X. midi. 11. IV. VI. VIIL f moyenn.
Col du Géant . 4» 7* ' 7> 5- 8, 4- ! ü ? * i l , Ç. 7, 6. S, 5- 0, 0. | 6, 6.
Chamouni. . . 7, o- 8* 6. m 9> 8, 8. [ 8, 4- , Ç,0. 1 ¡g
■ Les obfervations à l’horizon de Geneve manquent, parce que M.
S e n e b i e r étant abfent, lorfque je partis pour ce voyage, on oublia
de lui dire que je les defirois ; il n’obferva le ciel qu’au zénith. Ici
donc, nous ne pouvons faire de comparaifon qu’entre le Col du
Géant & Chamouni.
©w voit df abord à f horizon, comme on l’a vu au zénith, l’inten-
fité de te couleur s’accroître plus rapidement, & atteindre plus
promptement fon maximum au Col du Géant qu’à Chamouni; on
toit auffi les variations moyennes beaucoup plus- grandes fur le Col,
paifqu’elles font à peine de 4 nuances à Chamouni, tandis qu’elles
font de n ! fur ïe Col. Enfin, fur ce même Col, la rapidité de la
«hôte êtes vapeurs entre fix & huit heures du foir, eft auffi extrêmement
fenfible à l’horizon, puifqu’à huit heures la couleur du ciel a
été eonftamment o ; e’eft - à - dire, qu’à huit heures on ne pouvoit
jamais apperceveir à l’horizon- aucune teinte de bleu, le ciel paroiffoit