f ï ï A G E N D A .
le s entrailles de la terre, comme l’a fuppofé H a l l e y , o u de l’accumulation
de l'un des deux fluides magnétiques vers un des pôles,
& peut-être de l’autre fluide vers le pôle oppofé, comme le fuppofe
M. P r é v o s t .
4». Si l’on admet l’hypothefe d’un grand aimant fufpendu dans la
concavité de la terre, fuppofera-t-on, comme l’inventeur de cette hypo-
thefe, que cet aimant ait quatre pôles, ou tentera-t-on de tout expliquer,
comme l’a fait le grand géometre Euler , par un aimant qui
n’ait que deux pôles; ou fnfin , fuppofera-t-on, comme l’a fait dernièrement
un phyficien américain, M. C h u r c h m a n , que la terre renferme
deux pôles magnétiques , l’un au Nord, l’autre au Sud, à des
diftances différentes des ‘pôles de la terre, qui font leurs révolutions
dans des tems différents, & que de l’influence combinéé de ces deux
pôles, on peut conclure avec tant de précifion les changements
annuels de déclinaifon, que l’on déduiroit la longitude d’un lieu quelconque
de fa latitude, & du degré de déclinaifon que l’aiguille y
éprouve. Heads of leSures by J. Priestley , London, 1794.
5°, Ainfi dans la fiippofition d’un ou de plufieurs aimants intérieurs,
les changements annuels de déclinaifon & d’inclinaifon, s’expliquent
par des mouvements de rotation de .ces aimants. Mais dans le fyftême
de M. Prévost , qui n’admet point ces aimants intérieurs, on demande
£i les changements de déclinaifon ne dépendroient point des mouvements
qui produifent le changement d’obliquité, la préceflion , la nutation,
& peut-être quelques autres phénomènes ou inégalités de ce
genre. ( 1 )
6°. Quant aux variations diurnes, un favant Anglois M. Can ton ,'
confidérant.qu’il eft prouvé par l’expérience, que la chaleur diminue
la force de l’aimant, a penfé que les rayons folaires en réchauffant la
( 1 ) Recherches phÿfico mécaniques f u r la chaleur, par t . P r é v o s t , 8?. Geneve,
179s. 5. 161,
terre doivent diminuer la force attraftive du grand aimant qui y eft
renfermé; & il déduifoit de là , comme on le verra bientôt, l’explication
de ces variations. Mais M. C a n t o n ne réfléchiifoit pas 3 ce qu’a
fort bien vu .M .’Æpinus , qüe. cet aimant, s’il exifte, eft enfoncé trop
avant dans la terre pour que faction des rayons folaires, ou du moins
les variations de cette aétipn du fojr.au matin, puiifent y pénétrer.
Cependant 0Ï1 peut appliquer, aux minéraux ferrugineux, abondante
nient répandus â'.lâ furfa'ce' dé la terré , ce que M- C a n t o n penfoit du
grand aimant renfermé dans fon fein ; & alors, fi l’on admet que ces
minéraux exercent qùelqu’ââion fur l’aiguille aimantée, on ne fauroit
nier que la chaleur‘excitêè parlés rayons du foleil ne diminue cette
aftion. Il fuivroit de ces principes, que Je matin, quand le foleil réchauffe
là furfàce. du terrein , fituë à l’Eft de l’aiguille, celle-ci, moins
fortement attirée vers cette partie^doit décliner vers l’Oueft , & quepar la
raifon contraire, elle doit, leJoir, décliner vers l’Eft : or, M. C a n t o n
prouvoit, par une longue fuite d’obfervations, qu’au moins à Londres,
e’eft- là le cours ordinaire des variations diurnes.
7?. Mais il conviendra d’ëxaminer fi: cette explication, même ainfi
corrigée, ne' renferme’ pas un paralogifme , & fi lorfque toutes les
particules : ferrügineulês répandues auprès de là furface de la terre à
l’Orient dé l’aiguille, diminuent ^également & fimultanément de force
attraélive , l’aiguille ne doit pas demeurer immobile, vu que la diminution
de l’attraélion exercée fur le pôle Sud de l’aiguille, compenfe là
diminution de celle qui eft exercée fur le. pôle No.rd Ç 1 ). J’en dis
. ( I Soie o le centre de fufpenfion de
l ’aiguille ; N S , { T . 111. pl. 2. fig. 4. ) a ,
b , c , d , de?1 forces qui Jbllicitent l’aiguille
dans des directions oppofées. ; parexemple y
des morceaux de fer. Les forces en b & en d.
confpirent à faire mouvoir du côté de
l ’Oueft l’ex rêmité N de 1 aigjuille, & les
forces en a & en c confpirent de même à faire
marcher cette même extrémité du côté de
F Eft ; & lorfque l’aiguille demeure tranquille
il y a équilibre & les forces a + c == b
+ d- O r , dans cette fuppofition, fi les for«
ces du même c ô t é , b & c y p a r exemple ^
diminuent également, l’équilibre ne fera
point rompu. En e ffe t, foit b = y + m
Oueft.