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laquelle la vallée de Safs s’élève vers le Mont-Rofe, me parut être
à 20 degrés du Sud par Eft.
L es montagnes qui bordent les deux côtés de la vallée , font
d’abord des roches micacées quartzeufes, qui fe divifent fpontané-
ment en grands fragments à faces planes, & fouvent rhomboïdaux.
Fnimfp. ce. font de beaux granits veinés, difpofés par couches , ou par
grands bancs à-peu-près horizontaux, relevés cependant du côté de
fEft ou dm Mont-Rofe. Mais dans le bas de la vallée, la proportion
du mica augmenté; les rochers perdent leur feldfpath, & redeviennent
de Amples roches micacées quartzeufes , dont la lituation demeure
cependant la même ; elles deviennent enfuite micacees calcaires, &
enfin de Amples calcaires à l’entrée du village de Viége.
De-là nous revînmes à Geneve, ou nous fumes de retour le 20
Août.
ïxpéricn.
ces fur la
denfité de
l’air.
222;. Les expériences que mon Al s fit, dans ce voyage, fur la
denfité de l’air, & dont on peut voir les détails dans 1 e Journal de
Phyfique, an. 1790, avoient pour but de vérifier les expériences d’après
lelquelles Bouguer avoit annoncé (Mémoires de L Académie, an. 175)1
page yrf) qu’à certaines hauteurs, la denfité de l’air ne fuit pas le
rapport des poids qui le compriment. Ce Phyficien jugeoit de la
réfiftance de l’air , & par conféquent de fa denfité par les pertes de
mouvement que faifoit un pendule dans un temps donné. Le peu
de précifion que nous avons obtenu par ce procédé, nous a engagé
à.lui en. fubftituer un plus, fimple & plus direéfc, celui de.pefer à
différentes hauteurs un ballon de verre hermétiquement fermé. Les
variations obfervées dans les. poids.du ballon, correfpondent auxdiffe-
rences des poids.des volumes d’air, que le ballon déplacé. Lacapacite du
ballon, qui a.fervi, à ces expériences, eib de 1055,9;, pouces cubes,
lia., balance- à- laquelle, on. l’a. pefé, trébuche, chargé® de fou poidS j
a.demi-grain, ce qui équivaut,à..une. millième, da,la denfite: de luil
à. 27 pouces, du barometret.
[ L e»
F I N D U V O Y A G E, Chap. y 1 1 1 . 3 g f
Les refultats que mon fils a tires de foixante & dix expériences, faites
avec cet appareil à différentes hauteurs, comprifes entre 18 pouces
10 lignes & 28 pouces du baromètre, font, qu’en faifant abftraâion,
des effets que peuvent produire la chaleur & l’humidité fur la denfité
de l’air, (effets dont B o u g u e r ne paroît pas avoir tenu compte)
les variations obfervées dans les poids du ballon, font proportionnelles
aux preflions indiquées par le baromètre. Ces réfultats doivent
donner beaucoup de confiance aux mefures des hauteurs par ce dernier
inftrument.
§. 2iéf. Js terminerai cette notice, en réfiimant les particularités Réruraé
dont la réunion diftingue le Mont - Rofe de toutes les montagnes à cles parti-
moi connues. S“1 Mtc,L du Mont,
r> 1 . Rolè.
i°. Sa hauteur qui, hors des Cordillères, ne le cede qu’à celle
du Mont-Blanc.
2°. L a multiplicité & le rapprochement de fes hautes cimes.
35. L a difpofition de ces cimes en un cirque vuide au-dedans.
4°. L e nombre des vallées & de chaînes de hautes montagnes qui
viennent aboutir a la circonférence extérieure de ce cirque. Ces vallées
font au nombre de fept, & elles indiquent un nombre égal de hautes'
chaînes qui aboutiffent au même centre ; les voici, dans l’ordre fuivant
lequel je les ai traverfées : Val-Anzafca, Val-Séfia, Piccola, Val-Séfià
Grande, Val-de-Lys, Val-d’Ayas, la Vallée du Glacier du Mont-
Cervin, enfin & celle de Safs.
j®£ L a fituation des couches qui, dans le Mont-Rofe & dans les
montagnes adjacentes, eft prefque par-tout à-peu-près horizontale.
6°. La douceur de® pentes extérieures & les grandes hauteurs, aux*,
quelle on peut parvenir à cheval ; cette propriété peut être confidérée
comme une conféquence de la précédente.
Tome IV. •. C c c