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leurs premières & plus heureufes fouilles, j’en ai fait une très-grande
collection, qui m’a donné la facilité d’étudier, & leurs caractères &
leurs principales variétés.
L eur couleur en général eft d’un beau noir, leur éclat extérieur
très-vif, & leur tranfparence prefque nulle.
O n en trouve cependant de petites qui fofit tranTparentes, autant
que peut le permettre le brun enfume qui les colore.
L eur forme la plusfimple (de celles qu’on trouve au St. Gothard)
elt un prifmc exagone, dont les angles font alternativement l'aillants,
au point qu’on ne voit d’abord que ces trois angles, & que le prifine
parolt triangulaire équilatéral : mais en l’obfervant avec foin on dif-
tingue les angles intermédiaires qui font très-obtus, & même joints
par des furfaces un peu courbes. La terminaifon la plus fimple de ces
prifmes eft une pyramide triédre obtufe a plans rhomboïdaux , qui
partent des angles Taillants du prifme. Mais fouvent des troncature»
intermédiaires partent des angles obtus du prifme, changent ces rhom-
bes en exagones.
Ces cryftaux font cannelés, fuivant leur longueur, par des {tries
droites bien fuivies & parallèles entr’elles. Mais les faces des pyramides
qui les terminent font liftes , brillantes & exemptes de ftries, ou ne
préfentent du moins que des inégalités accidentelles.
La caflure des cryftaux Amples & purs eft très-brillante & parfaitement
conchoïde; mais les cryftaux impurs , de même que ceux qui
réfultent de la réunion de plufieurs cryftaux parallèles, ont une caflure
inégale & médiocrement brillante.
C e t t e pierre eft plus dure que le quartz, comme l’obferve fort
bien M. W e r n e r , car elle le raye.
Sa qualité de devenir éleétrique par la feule aétion de la chaleur oo
D U ST. G O T H A R D , Okap. X X I I . §*
du refroidiflement, eft l’objet de l’étude dea phyficiens plutôt que des
minéralogiftes.
,Au chalumeau, les tourmalines du St. Gothard bouillonnent au premier
coup de feu, fe bourfouflent, & forment une efpece de fcorie
d’un blanc jaunâtre, qui furnage à l’eau, & n’eft point attirable à
l’aimant.
L es tourmalines fe trouvent au St. Gothard fur le Mont Taneda, ou
renfermées dans d’autres fubftances ,. ougrouppées enfembles & fans
gangue vifible. J’en ai des malTes de trois pouces de diametre, & où
les cryftaux font entrelacés , & fe croifent en différents' feus & laiiïent
entr’eux des efpaces entièrement vuides.
L es plus gros de ces cryftaux ont jnfqu’à trois lignes de diametre,
& les plus petits font exaftement capillaires.
O n les trouve auffi renfermés dans du quartz & dans du cryftal de
roche parfaitement tranlparent & régulier. On en voit auffi dans du
fpath calcaire, dans de l’adulaire, & enfin dans une argille brune &
ferrugineufe.
§. 1909. L e fchorl noir, par facryftallifation, fe rapproche beaucoup Schorl
de la tourmaline : aulii M. W e r n e r & M. B l u m e n b a c h les ont noir*
rangés dans le même genre, en diftingant la tourmaline par le nom
de fchorl élcBrique ; mais la fortne même des cryftaux préfente quelques
différences ; la caflure en préfente enfuite de bien plus grandes ;
la maniere de fe comporter au feu en offre encore d’autres ; & enfin
l’analyfe en donne de vraiment eflentielles. La couleur du fchorl noir
eft au-dehors d’un noir foncé & brillant, mais qui n’a pas, comme-la
tourmaline, un éclat du premier rang. La forme la plus fimple de ces
cryftaux eft celle d’un prifme exagone équilatéral ,. ftrié longitudinalement
, & terminé par deux pyramides trie'des très-obtulès.