M O N T - R O S E.
■vertes au-dedans, mais qur, en s’oxrdani à l’air, prennent cette
couleur de rouille. La vallée devient çnfttite plus riante, quoique
les mélezes diminuent en nombre & en grandeur, à mefure que le
terrein s’élève. Cependant on voit encore des habitations d’hiver
entourées de verdure ju(qu’au pied du rocher, & tout près du glacier
qui barre & termine le haut de cette vallée. Là, nous palTâmes le
Lys qui fort de ce glacier, & nous tirâmes à l’Oueft en laiflfant à
l’Eft des couches très - régulières de pierres calcaires micacées qui
repofent fur de la ferpentine. Ce fait eft un des premiers que j’aie
obfervé moi-même, & qui prouve la vérité de l’opinion du célébré
W ïrn e r , qu’il exifte des ferpentines dans l’ordre des roches primitives.
Les chalets de Betta, où nous arrivâmes bientôt après, font fitués
cfcns des pâturages dont le fond eft inégal. Les rochers qui en fortent
& qui adhèrent au fol, font des roches micacées quartzeufes grifes
& dures. Les débris épars qui viennent des montagnes fupérieures,
préfcntent des ferpentines, des pierres calcaires grenues, & quelques
accidents de hornblendes cryftallifées.
En attendant la nuit, nous allâmes nous promener au Nord des
chalets, fur le bord de la pente rapide d’une terrailè naturelle, d’où
l’on a une très-belle vue de quelques-unes des cimes du Mont-Rofe
& du glacier d’où fort le Lys. Mais la pluie nous força bientôt à
rentrer, & nous eûmes bien de la peine à trouver dans les chalets
quelque petit coin qui en tut à l’abri, parce quelle fe fait jour presque'
par tout entre les joints des pierres irrégulières & inégalement épaiffes,
qui forment la couverture de ces chalets.
C H A P I T R E VI I .
E X C U R S I O N S U R LE R O T H - H O R N O U
C O R N E ROUGE. V U E DE L’ E X T É R I E U R
D U M O N T - R O S E .
T
S.215+. i-E dixième d’août fut deftiné à une excurfion. Les trois But de
vallées que nous venions de traverfer, Val-Sefia Piccola, Val - Sefia eette cour-
grande & Vai-Lefa, ou Val du Lis, aboutiffent toutes à la circon- fe’
férence extérieure du Mont-Rofe ; mais les deux premières font fi ferrées
à leur extrémité , qu’il ne nous parut pas qu’on pût efpérer d’y
trouver un lite d’où l’on eût une vue étendue du Mont-Rofe, & telle
qu’elle permît d’embraffer d’un coup-d’oeil une partie un peu étendue
de fa circonférence. Dans le Val-Lefa , au contraire, la chaîne occidentale
de la vallée fe termine abruptement à une certaine diftance du
Mont-Rofe & laiife ainfi la liberté de l’obferver.
Conduits par cette efpérance, nous montâmes fur la plus haute
cime de l’extrémité de cette chaîne. Cette cîme porte le nom de Hotb-
Horn ( Corne rouge ) ; fa hauteur eft de 1 jo6 toifes au - deffus de la
mer. Notre attente fut parfaitement remplie ; je trouvai là le pofte le
plus favorable pour bien juger de la ftructure du Mont-Rofe.
§• 21 ’¡f. L ’ e n c e i n t e de fa couronne que nous voyions là par-dehors Vue do
paroiifoit beaucoup plus grande que nous l’avions jugée de l’intérieur
du cirque ; l’cnfemble des cimes qui forme cette couronne , occupok
fur notre horizon un efpace de plus de 6o degrés ; d’où rêfulte à la
diftance où nous en étions un diametre de plus de 9000 toifes, & par
conféquent preique le double du diametre intérieur. Cela prouve que
À a a 3