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parties fe fondoient comme de la cire, & fe raffembloient au fond
des fours, §. 18 ''• Eu effet, on voyoit autour des fours de l’Alpe
di Filera, des parties d’un verrefgrit-blanchâtre qui en étoient forties,
en fe filant comme des cordes tordues de neuf ou dix lignes de diametre.
D’après cette forme, j’aurois cru ce verre plus fufible que les
verres ordinaires; cependant je n’ai pu en former au chalumeau que
des globules de trois-quarts de ligne de diametre, & qui par confé-
quent ne font fùfibles qu’au 76 degré de 'W e d g i v o o d ; tandis que le verre de bouteille, le moins fufible des verres ordinaires eft fufible
au 47 degré.
L is granits veinés de cette montagne, de même que ceux de plusieurs
autres parties du Mont-Rofe, renferment des couches de beau
granit en malle, & non veiné. Mais nous obfervâmes un phénomène
plus remarquable encore, c’eft un grand rocher dont le milieu étoit
de granit veiné bien caradérifé, tandis que fes deux faces extérieures
étoient de granit en maffe ; ce qui prouve bien?, comme je l’ai déjà
fait voir ailleurs, qu’être veiné ou ne l’être pas, font des accidents
d’un feul & même genre de rochers. Mais il y a plus : le favant
minéralogifte, M. "Werner , dit qu’il polfede un grand & beau morceau
de vrai granit en maffe, dans lequel font renfermés des cailloux
roulés très - diftinéts, & même en partie affezgros,de gneifs ou de
granit veiné; & il conclut de là qu’il y a des gneifs qui ont exifté
avant quelques granits (4). Bôhmifche Gefellfchaft, 178;, p. 278.
( 4 ) M. le Chanoine B e r o l d in g e n ne
fe rend point à ces raifons ; il perfifte à fou-
tenir que toutes les pierres de forme granitique
, dans lefquelles on yoit la moindre
apparence de Gratification, font des granits
de fécondé formation, regenirter granité ,*
t ’eft-à-dire, fuivant l’explication qu’il donne
à ce mot, des efpeces de grès ou de poudingue).
Et il «oupe court à toute difeuffion,
en affirmant que ceux qui ont combattu pour
l’opinion contraire, n’entendent rien à la
géologie, & qu’il conviendrait de prohiber
la leèture de leurs ouvrages ; de peur, dit-
il , que leurs erreurs ne continuent à fe propager
comme elles commencent à le faire.
Quant aux erreurs de M. le Chanoine, 6
l’on pouvoit craindre leur propagation > il
LE T I C - B L A N C , Chtp. V. 357
§. 2144. Nous trouvâmes à notre retour, foit vers le bas du Pic-
Blanc, au pied de la montagne de Chicufa, foit dans les prairies, dïtachecs'
foit fur le glacier de Pedriolo , quelques rochers épars qui nous
parurent dignes d’attention.
N®. i. V ers le bas de la montagne que je viens de nommer, on Qu
trouve des granits en maffe dont le quartz eft d’un bleu de lavande bleu.™'
clair,'mais pourtant décidé, fur-tout dans les places où plulieurs
de fes grains font réunis, & dans celles où il forme des filons dans
les fiffures des pierres. La caffure de ce quartz eft brillante, conchoïde,
très-peu évafée. Au chalumeau, il ne paroît pas plus fufible que le
quartz ordinaire. Il forme la partie dominante de ce granit ; le feldfpath,
moins abondant, eft d’un blanc jaunâtre, & le mica, en petite
quantité, a une couleur plombée un peu terne.
N°. 2. D ans les pâturages de Pedriolo, l’on trouve une grande p;erres j
quantité de grands blocs de rochers qui ont roulé des montagnes faces liffes.
voifines. Quelques-uns de ces blocs ont des faces planes, unies, je
dirois prefque polies, qui rappellent les rocs polis du grand Saint-
Bernard , §. 99« ; mais ils diffèrent de ceux-ci : premièrement, en ce
qu’ils ne font point d’un poli vif comme ceux du Saint-Bernard; il
paroît que C’eft un enduit de ftéatite verdâtre, & non point un vernis
quartzeux, qui eft la caufe de leur poli; enfuite leurs faces planes
font ordinairement perpendiculaires aux feuillets de la pierre, au lieu
qu’au Saint-Bernard, elles leur font parallèles.
ne feroit pas néceflaire de prohiber la leéture
de fes ouvrages ; l’extrême défordre,.l’into-
Jérable diffufion & les perpétuelles contra*
dictions qui y régnent, en dégoûteroient
affei le plus grand nombre des lecteurs. Il
fuffit de favoir que, dans le volume qui traite
des terres & des pierres primitives, on ne
rencontre dans les ; 50 premières pages aucune
divifion quelconque, ni par livres,
ni par chapitres. L’Auteur prend & quitte
vingt fois le même fujet, fans ordre & fana
raifon ; /cela reflemble aux rêves d’un malfe
de. 11 faut, pour lire ce livre, être anime
d’unzele égal à celui du célébré Chymifte
R o u e l l e , qui fe fiifoit fufpendre par des
cordes & dévaler dans des cloaques, lorf-
qu’il efpéroit d’y découvrir quelque chofè
qui pourroit PintéreiTer,