Froid pro.
duit par
l’évaporation
de ré-
ther.
%y6 C O L D V G É A N T ,
plaçant ces expériences comme elles font ici, en face les unes des autres
, que j’ai reconnu leur imperfeition, Je vois à préiènt que fi l’on
vouloit mefurer l’évaporation de l’éther, il ne conviendroit point d’au
tendre fon évaporation totale, d’autant plus que cette liqueur fe dè-
compofe en s’évaporant lentement, comme je l’ai fait voir dans mon
hygrométrie, §. 80. Il faudroit en mettre une quantité confidérable
dans un vafe alfez grand pour que le froid produit à fa furface par
l’évaporation, fe diftribùant dans une grande maffe, ne fuffit pas pour
condenfer l’humidité de l’air, & il faudroit mefurer à la balance , la
déperdition que cette quantité d’éther fouffriroit dans un court efpace
de tems.
Ainsi mes eflàis auront du moins fervi à faire connoître la marche
qu’il convient de fuivre dans cette recherche, en manifeftant un écueil,
dont il paroît qu’on ne s’étoit pas douté. Et en attendant , on voit
déjà que la raréfaârion de l’air ne produit pas fur l’évaporation de
l’éther , ou du moins fur fon évaporation totale, un effet aufli grand
qu’on auroit pu le croire, puifqtie quelques circonftances accidentelles
ont fuffi pour la rendre plus lente fur les montagnes que dans la plaine.
§• 2069. Je prends un thermomètre, dont la boule eft parfaitement
dégagée de fa monture, & n’a que deux lignes & demie de diametre.
J’enveloppe cette boule d’une toile d’Hollande lavée, feche , neuve &
fine , mife à double; je lie cette toile ferrée au-deflus de la boule, &
je coupe 1 excédent du linge au-deffus de la ligature, de maniéré que
k linge qui refte ne touche point à la monture du thermomètre.
C e l a fait, je verfe un peu d’éther dans un petit vafe que je tiens
a ma portée ; je plonge dans cet éther fe boule du theimometre ;
après l’avoir retirée, je lagite avec fe main dans l’air , médiocrement
Vite ; une agitation trop rapide,, telle qu’on fe danaeroit eni faifant
tourner le thermomètre avec une corde, produirait un fraid moiers
SQjiüdérablê, parce qu’elle feroit évaporer l’éther avec tant de rapiÉ
V A P O R A T I O N , Chap. VI I I .
dite que le froid n’auroit pas le tems de fe communiquer au thermomètre.
J’ai éprouvé cet inconvénient, lors même que je plaçôis' 1a
boule du thermomètre au centre d’une éponge d’un pouce de diametre
entièrement imbibée d’éther.
En agitant doucement mon thermomètre avec la main, je tâche de
ne point perdre de vue le mercure ; je faifo le moment où il eefle de
defeendre , & paroît drfpofé à remonter : je plonge alors bien vite 1a
boule du thermomètre dans l’éther, je la retire promptement, & je
recommencé à l’agiter ; le mercure monte au moment de l’immerfion,
réchauffé par I ether de la capfule, mais il fedefeend bientôt après,
& même plus bas que la première fois. Lorfqu’il ceffe de defeendre ,
je le plonge pour la troifîeüne fois ; j’effaie même enfuite une quatrième
y niais pour l’ordinaire la troifieme immerfion, quelquefois
même la fécondé produit le plus grand; abaiffement du mercure; &
dès qu il a. atteint fon metximum , les immerfions fubféquentes le
font remonter plutôt que defeendre. M. Cavallo a imaginé un procédé
très-ingénieux pour cette expérience : il renferme fon éther dans
un entonnoir, de fe pointe capillaire duquel î’éther tombe goutte à
goutte fur la boule du thermomètre'. Je n’ai pas employé cet appareil,
comme un peu fragile en voyage ; d’ailleurs, j’ai obtenu , pat mon procédé
un refroidiffentent auffi grand , & même plus grand que celui que
M. Gava llo a obtenu avec le lien.
Voici le tableau de mes expériences. Le titre de chaque colonne
indique clairement ce qu’elle renferme. J’ajouterai feulement que la
troifieme , intulée thermomètre , indique la chaleur de Pair dans lequel
fe faifoit Inexpérience. Ainfi, au commencement de la première , le
éherarennettie éxnt â ’+ 9,' y; l’évaporation deTéther lé fit defeendre
a ~ 1J > 4 . & aihfi fe ! quantité dtr refroid iffement fut de 22 , ? ,
comme l’indique la cinquième colonne.