de-quieonque voudra-les acheter. Et les ;prê très chrétiens-de Ge ¡pays
souffrent et permettent cet infâme trafic moyennant quelques
prières et quelques'aumônes ; tarit il ‘est vrai-, selon-eux, qu’i l est
avec le c ie l des accommodement.
t e prix de ces esclaves, dans les marchés de 'Constantinople,
vàrie ‘comme Gelai de toiites'les marchaiidìse's, *et se r è g le 'd’àprès
'lettr -nombre 'et 'ce'ltd des Acheteurs. On -les paie ordinairement depuis
5oo jusqu’à 1000 piastres, c’est-à-dire., depuis 1000 jusqu’à
2000 fr. Mais une esclave d’une beauté rare monte à un prix
'excessif sans -avoir besoin'd’être exposée ¡en vente-, (parce -que fa
plupart dés "hommes riches sont toujours -prêts à faire -des¡sacrifices
•pécuniaires pour se lestprocurer. ILes hommes en place et les ambitieux
s’empressent: aussi de les acheter pour-en-faire hommage
Wn ’souverain -ou '-lés présenter-àleurs-protecteUrs, et placer -auprès
d ’eux des'femmes qui., leur devant -leur élévation, -tâcbentipar -reconnaissance
de Contribuer-à celle-de leurs premiers-patrons.
Une esclave, dans aucun cas, ne se montre nue à celui qui veut
¡racheter : ta bienséance ôt ¡les .'moeurs -dthomanes s’y -opposent ;
tuais lorsqu’elle -est nubile, il arrive-sauvent que l’achëteurenvoie
'»ine matrone de -sa-connaissance pour -la visiter e t -constater si elle
est vierge.
On aurait -une idée fausse de l’esclavage 'chez les OEufcs-st les
-Persans, si omen jugeait d’après celui que lesEuropéens-ant-établi
dans leurs-colonies , -et surtout d’après les -récits des maiheureUK
>dâptifs -des,'côtés de -Barbarie , -à qui Fon fait éprouver de-rudes
"traitement , que l’on tourmente de mille manières -pour tes-obliger
à embrasser la religion-musulmane. En Turquie et-en Perse ,-tes
•esclaves "dés deux sexes-, -achetés ordinairement avant Mge ou à
’•l’époque de la puberté, sont élevés dans la religion de Mahomet,
*ét traités avec la même -douceur et presque avec-les -mêmes -égards
•que les fils de la maison. -Il est-rare qu’un Turc-revendeun-esclave-
■ dont-il est mécontent ;-il-se contente d e te menacer et même de le
punm'comme i l punirait-un fils. Après "un service plus ou moins
lo n g , suivant que-Ce Musulman est plus j ïu moins - exact observateur
dés préceptes de Malmmet, qui lise l ’esclavage A neuf ans ,
il l'affranchit et le marie : presque toujours à an mort, ses,- esclaves
deviennent libres r soit qu’il ait pin dicter ses v/olontés:, soit parce
q®e les. héritiers se font un devoir de suivre son intention- à cet
égard;.
Lorsqu’un, patron, est puissant e t qu’il s’attache à quelques-uns
de ses e s d a v e s i l ne néglige, rien pour leur éducation e t peur leur
avancement. H- emploie poux cela son-crédit et sa fortune-,, comme
i l ferait à l ’égard;- de son propre: fils ; et il faut avouer qu’en générai
ces- esclaves sont pins- attachés à: leurs maîtres et les servent
mien», soit dans leurs maisons , soit dans les combats,, que ne
font les domestiques.
Personne n’ignore, en Turquie, que: l’art de plaire à son maître,
Fintelligencer l ’amdace et ensuite Fàrgent: mènent à tou t, et font
parvenir rapidement aux premiers emplois. La plupart des pachas
et des grands de l’Empire , élevés; par la fortune et l ’intrigue,, du
rang (Fesclave ou de simple particulier à celui qu’ils occupent,
sont pour tous- les Turcs un aiguillon toujours actif' qui. les anime
et tes encourage. Dans toutes les places administratives et militaires,
les tatens n e sont comptés pour rien ; ils sont presque
toujours-inutiles e t souvent même dangereux.
Les- préjugés de l’Europe , à Fégard de la naissance-, , n’étant
point connus dans le Levant, la plupart des Turcs épousent, sans
difficulté , leurs esclaves ou les font épouser à leurs fils. Hs donnent
de même, sans répugnance, leurs filles en mariage aux esélaves
mâles dont ils sont eontens ; ils les affranchissent, e t le yn-procurent
des commissions, des emplois, on leur dorment de l’argent pour
entreprendre u n commerce ou exercer un état.
Les prisonniers que le sort de la guerre fait tomber entre les
mains des Tut 03' y S ’iis ne sont échangés immédiatement après le
combat, ce qui est très-rare , ou s’ils ne sont massacrés, ce qui
arrive plus souvent, sont esclaves et appartiennent-à ceux qui les
ont pris. Ils sont quelquefois emmenés et vendus bien- loin - du
théâtre' de la guerre, afin qu’ils ne puissent s’enfuir ni être- éohan-
gés. Ces esclaves , d-’un âge plus avancé que les autres, refusent
souvent de renoncer à leur religion; ce- qui fait qu’ils ne jouissent
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