l’arbre vieillit : son aubier, d’ailleurs est trop considérable, trop
tendre et d’une couleur blanchâtre.
On transporte les fruits du caroubier à Constantinople, en
Sy rie, en Egypte: ils servent de nourriture aux pauvres et aux
enfans ; ceux - ci aiment beaucoup à mâcher la pulpe douce et
mielleuse qu’ils renferment. Mêlé avec la racine de réglisse, le
raisin sec et divers autres fruits, il sert à faire les sorbets dont les
Musulmans font un usage journalier.
Parmi le grand nombre de plantes sauvages ou cultivées dont les
habitans de Crète se nourrissent, nous ferons remarquer :
Les feuilles de haricot, cuites et frites avec l’huile d’olive.
Celles de pois-chiches, cuites et crues, en salade,
iLes feuilles et les fleurs de courge, cuites.
Les feuilles de vigne, cuites et confites au vinaigre.
Les feuilles de raifort, cuites.
Les fetiilles et les Sommités de la moutarde et d’un grand nombre
de plantes crucifères, cuites et frites.
Les feuilles et les tiges de la blète, cuites.
Les feuilles de plusieurs espèces d’arroclies, cuites.
Les feuilles et les tiges de la morelle, solarium nigrum, cuites.
Les feuilles de coquelicot, papaver rhaeas, cuites.
Les feuilles de,mauve, cuites.
Les jeunes pousses de l ’asperge sauvage, asparagus acutifolius,
cuites. 'v
Les tiges du sm ilax aspera et du Smilax e x ç e lsa , cuites.
L a chicorée épineuse crue, en salade.
Le pissenlit et un grand nombre de plantes cbicoracées, en
salade.
Les feuilles de diverses scorsonères, en salade.
La plupart des campanules, des valérianes, des sçabieuses, en;
salade. - . ,
Les feuilles de ronce, cuites, et les sommités tendres, crues, en
salade. ........
Les épis de maïs verts, crus.
Les racines ;de: p e r s ilcu ite s ,,'en salade et pn r;agoût.
* Les tiges et lés feuilles de féîiduil,. „en salade et confites au
vinaigre. ’ ■ ■ , ; ' »nriàa < -,
Les fruits de la pOmfne d’amour', solarium, licopersicum , cuits,
en ragoût ou comme assaisonnement. P lante cultivée.
Les feuilles et les boutons du câprier sans épines, confits au
vinaigre.
' Parmi les plantes cultivées, nous remarquâmes la, mélo chie (1 ),
que nous avons revue encore plus, abondante en Égypte. On en
mange les feuilles avec plaisir pendant tout l’été, en ragoût ou
simplement bouillies, exprimées e t ,qssaisonnées avec de l ’iiuile
d’olive. On a soin de semer les graines depuis; la fin de l’biver.
jusqu’à la fin du printems, dans .les çndroits-arrosés, La; plante est
annuelle, rameuse, et s’élève;jusqu’à deux pieds.':
On cultive: aussi,'non-seulement en Crète,, mais dans tout le
Levant , la ketmie ou bâmie (2), connue aux Antilles sous le nom
de gombeau. Son fruit, long de trois à quatre pouces, est cueilli
depuis la fin de prairial jusqu’en fructidor , et mangé en ragoût
seul, avec divers assaisonnement, et plus souvent mêlé avec d elà
viande : il ,est fade, visqueux, assez facile, à digérer. Les graines
sont semées vers la fin de l'hiver dans les endroits arrosés. Cette
plante annuelle réussirait très-bien au midi de la France.
Nous pourrions ajouter à cette liste la plupart des plantes potagères
cultivées en Europe. .
On doit regretter que la pomme de terre ne soit pas..connue
des habitans de Crète :; elle croîtrait certainement à l’ombre du
châtaignier de Sélino , sur les monts Blancs sur le mont Ida , sur
le mont Dicté et sur tous lés lieux élevés et frais de l ’île. Elle
contribuerait à rendre indépendans les Sphachiotes, que le besoin
des subsistances appelle souvent dans les- villes maritimes d.e la
côte nord : elle économiserait les grains qui manquent en général
dans-ce pays : elle procurerait à tous les Grecs, ;une nourriture
(1) Corchorus olitorius. Lin. — Corète potagère. Lamarck , Encyclop..
(a) H i b i s c u s esculentus. Lin. — Ketmie comestible; Lamarck, Encyclop.