té ir iy fie ffl $ çio - D e s c r ip tiç n d e . l ’île . M oe u r s e t in d u str ie
■i : i d e s k a h ila n s . P r iv ilè g e s , jln tiq u it ê s . H is to ir e n a tu r e lle .
! P r o d u c tio n s é t com m erce. '■
lit e 28, pluviôse, lé vent étant faible à l ’est-nord-est, le ciel trfs-
béau et là mer prèsque Calme , nous nous embarquâmes vers les
sept heures du matin sur un gros bateau ponté, qui faisait voilé
pour Scio. ; Nous eûmes ; bientôt doublé lé cap íAfáéépi: ou cap
Smnte^Mxirie ■: nous pasfeâmes à peu de distmiCe dii port Qiiváer ¿
et nous voyions déjà' ¡très:distinctepientil’îïe ’de; S c io , lprsque de
vent faiblit ¡peu fà peu et nous'laissa -en cálme ;; mais bientôt il
reprit,. e t souffla du sud-est sans interruption tout le; reste’de la
journée. Nous pinçâmes le vent autant qu’il fut possible ; nous
nous servîmes des rames , et malgré nos efforts nous ne pûmes
pas atteindre les îles Spalmadores, de sorte que nous nous trouvâmes,
au coucher du soleil, au nord de l’île de Scio. La nuit fut
calme : nous suivîmes lascóte au moyen* dès avirons , et le 29, au
lever du soleil, nous entrâmes dans le p o r t , situé au milieu de la
côte orientale.
Le port de Scio, dont l’entrée est indiquée par deux fanaux, est
fermé du côté du sud-est par une jetée presqu’à fleur d’eau. Assez
vaste autrefois pour le commerce de l’île et de tout l’Archipel, on
le voit se combler tous les jours , sans que les Turcs fassent la
moindre dépense pour le creuser et l’entretenir.
L a citadelle, bâtie par les Génois, domine le port i une esplanade
assez étendue la sépare de la v ille , et un fossé creusé tout autour
doit recevoir les eaux de la mer en cas de siège. Les fortifications
-sont régulières quoiqu’anciennes : elles sont dégradées en plusieurs
endroits, et les canons sont aujourd’hui presque tous sans affûts,
si ce n’est à la batterie qui défend l’entrée du port. L ’intérieur de
la citadelle est rempli de maisons capables de loger aisément les
sept à huit dents* janissaires qiïi 'font toute la -force de-l’f e j mais
elles sont en partie ruinéeé, ét les T ufes , comme on s a i t o n t bien
plus de penchant à détruire qu’à édifier.
La ville est grande, bien bâtie $ les rues sont étroites, pavées,
assez propres¡ lés maisons sont hautes, toutes en maçonnerie, la
plupart en piériés de taille’ : On se seft Indifféremment du grès ou
de la pierre calcaire. On tire de quelques cantons de l’île un grès
d u r, rougeâtre , à grain très-fin ,• dont on se sert avec avantage
pour lé montant dés portés et des fenêtres , pour paver les rez-
de-chaussée , pour bâtir les façades des églises. <?est sans doute
cette pierre q u e 'l’on a désignée anciennement sous le nom de
jaspé, et dont Stràbon, Pline et tic é ron ont parlé*.
On èst dans l’iisage à Scio , de pratiquer au certtfe dés maisons
un iogepieiit spacieux, très-élèvé, que l’on habite en été pendant
la châlëur du jour. On respire un air frais le soir et le matin sur
la terrasse des maisons, et l’on jouit en même tems de la vue de
la campagne et de la mer.
Scio*, quant à 1*é t e n d u e e s t Un peu moins cohsidërable que
Lesbos. Sa longueurj du nord aû su d , est d’environ cinquante
milles : .sa largeur varie %eàucoüp à cause deS sinuosités que présente
là côté : elle est à peu près de douze millès vers la partie
méridionale , et de quinze vers la partie septentrionale. Elle est
séparée de l’Asie, par un canal, dont la largeur est an moins de
huit à neuf milles.
La ville èst dominée, à l’occident et au n ord , pàr des collines
schisteuses', granitiques, âsséz arides , susceptibles néanmoins dé
quelque culture. On ne voit au nord-ouest de Ces côîliiiès, que des
montagnes calcaires, presque nues, qui'laissent à peine quelques
espacés entr’ellesj, dont l’industrie agricole dés habitans puisse
tirer parti. A li sud de la ville j les regards s'e portent avec plus
de plaisir sur une plairié,’clé deux liéüèS d*étendue, éxtreimemènt
fe ffilë , cbuyèrte de belles maisons dé campagne , et ornée de
jardins plus ou' moins spacieux’,’ où sfoiif Cultivés presque tons
l'es fruits de l’Europe ët la plupart de ses légumes.
L ’oranger, le* citfohiër", ■ lé limón dôiix* ët le cédrat y sont