réeolte de plantes et d’insectes : nous fûmes surpris de la quantité
de serpens que nous y rencontrâmes. Comme l ’herbe était haute
et touffue, nous marchâmes avec quelque précaution, craignant
que ces reptiles ne fussent venimeux-.- C’était probablement la saison
de leurs amours, car ils étaient presque toujours deux à deux.
Malgré leur grosseur, leur sifflement, leur oeil étincelant,.ils n’étaient
pas de la race de ceux que la fable nous rappelle. Ceux-ci
fuyaient à notre approche, et ne paraissaient nullement disposés,
à s’élancer sur nous et à nous faire subir le sort de Laocoon et de
ses fils.
CHAPITRE
C H A P I ' T H X X I y .
Notice sur Ahæandfia.’- Troas et scs environs. Arrivée
’ à Ténédos. Description de cette Ue. Ses productions.
Moeurs des habitons.
S i la ¡ville de Troye n’offre plus de traces de son existence } si le
palais de Priam, la citadelle , les temples et les murs de Ja ville
ont été détruits jusqu’à leurs fondemens ; si les d4cQmbIiei? MwfS
ville considérable ont pu disparaître en totalité, colle q u i, plusieurs
siècles après, fut destinée à Ja remplacer, quoique détruite elle-
même, présente encore aujourd’hui les témoignages de son antique
splendeur. On juge de son étendue par ses murs , et de sa magnificence
par les restes de ses monumens : la quantité prodigieuse de
fragmens de colonnes , de chapiteaux, de corniches que l ’on voip
épars , atteste le luxe et la richesse de ses habit ans.
A six lieues au sud du cap Sigée , on trouve les ruines de Ja ydle
qu’Alexandre ordonna d’élever en mémoire de celle de T ro y e , qui
n’existait plus depuis long-tems. Antigonus, un de ses Ueutenans ,
à qui l’Asie mineure échut en partage après sa mort, en jeta ;les
fondemens, en même tems qu'il rétablissait Smyrne et qu’il y ramenait
les habitans dispersés par les Lydiens. Antigonus donna sqa
nom à la ville qu’il Tondait ; mais Lysimaque , qui la posséda ea^
suite, lui rendit le-nom du conquérant quille premier en avait tracé
le plan : il l’embellit et lu i donna plus, d’étendue. Ayant passé sous
la-domination des Romains, elle devint, sous Auguste, une des
plus belles villes de l’Orient. Sous Adrien, Hérodès Attjcu s, gouverneur
-des villes libres de l ’A s ie , fit construire u n superbe aque-
•duc, dont on voit encore quelques restes. Il est probable qwe c ’était
■une partie des eaux du Spamandre qu’il avait amenées 5 car il n, eP
existe pas d’autres aux environs, qui soient assez abondantes pour
fournir aux besoins d’une grande ville.
Je n’entreprendrai pas de décrire les restes, des monumens que
K k