en dessus, ayeç des rangées transversales, obliques, de taches
hexagones, noires, marquées chacune d’une petite tache quadran-
gulaire , blanche. La queue, dans quelques individus, est en
proportion plus longue que dans l’espèce figurée, et est marquée
des mêmes taches que le corps. Les pieds sont courts; les doigts
sont minces, longs et terminés par un ongle bien distinct. Ce
scinque court avec assez de légéreté (1).
Le lézard le plus commun dans toutes les îles de l’Archipel, en
Crete, en Moree, sur la côte orientale de la Natolie, en Egypte et
en Syrie, c’est le stellion , nommé par les Grecs, cocordilos (a). Il
a le corps mélangé de gris, de jaunâtre et de brun, la tête et le dos
couverts d écailles simples on tuberculées et pointues. Les écailles
des pieds sont plus relevées et plus pointues que celles du dos. Là
queue est verticillée et couverte d’écailles épineuses, Ce lézard
acquiert jusqu’à dix ou douze pouces de longueur. Il vit d’insectes
et ne fait aucun mal. On le vpit rechercher le soleil en été : il se
tient en hiver dans des trous, et il y passe cette saison dans une
sorte d’engourdissement.
(1) S a w c u s ocellatus supra gnseo-virescens, maculis nigris hexagonispuncto
a lio notatis.
Lacerta ocelkta caudq te r e ti, imbricate , brevi. Fouskai , , JDqseript. anim.
gag. r3.
Lacerta ocellata. G m e l. Syst. nat. tom. I , pars 3, p. 1077.
(2) T o um e f. Voyage au Lev. tom. I , p. 3i 3.
Lacerta stellio. L in . Syst. nat. p. 361 , n°. 10.
L e Stellion. L a c e p e d . Quadr. ovip. tom. I , p. 369.
C H A P I T R E X X X I V .
E ta t d e 1’a g r ic u ltu re e t d e l ’in d u s tr ie en C rète. C a ra ctère
d e s T û te s : p r é c a u tio n s q u ’ils p r e n n e n t c o n tre la
p e s te . C om m erce d ’e x p o r ta tio n e t d ’im p o r ta tio n d e
c e tte ïlè .
L ô ï t t de la verge des Turcs , et sous l’égide de leurs privilèges,
lés Grecs des îles de l’Archipel, assurés de pouvoir jouir jusqu’à
ütt certain pômt du fruit de leurs travaux, cultivent en général
leurs champs, ou se livrent à quelque industrie avec assez d’ardeur
et d intelligence. Mais en Crète, exposés sans cesse à se voir
enlever leurs récoltes par l’a g â , à se voir dépouiller de leurs
propriétés par le pàcha, à se voir insulter, bâtonner et voler par
chaque janissaire, les cultivateurs ne sont jamais portés à arracher
de la terre, par un surcroît de travail, un produit qu’ils verraient
passer entre les mains de ceux qu’ils ont tant de raison de haïr.
Les champs qu Ils cultivent, plantés par leurs ancêtres lorsqu’un
peuple civilisé, industrieux et commerçant (1) gouvernait l ’île et
favorisait l’agriculture, se détériorent de jour en jour : l’olivier
périt, la vigne disparaît, les terres sont emportées par les pluies
SaUS que ces malheureux Grecs, découragés, songent à réparer lès
dommages que le tems leur occasione sans cesse. Il n’y a qUe le
besoin pressant de Vivre et d’acquitter les impôts qui puissè leS
porter à recueillir leurs olives, ensemencer leurs terres et donner
leurs soins à quelques abeilles.
L ’industrie est presque nulle dans les villages grecs soumis aux
agas. Ce n’est qu’en tremblant qu’on y fait quelques étoffés grossières
et les ihstrumens peu compliqués du labourage. Les femmes
h’y sont presque jamais Occupées qu’à raccommoder les vieux
haillons qu elles et leurs maris portent tant qu’ils peuvent. Lors-
(i) Les Vénitiens.