agitées , on remarque dans une. grande étendue une grève de plusieurs
toises de largeur, couverte de cailloutages.
Les Arméniens n ’èxploitaient cette matière charboneuse qu’en
coupant à pic tout le terrain; çe qui leur occasionait une dépense,
considérable pour laquelle ils ne recevaient aucune indemnité,
puisqu’ils me retiraient point encore de véritable charbon. Nous
eûmes de la peine à leur faire entendre qu’il fallait former des galeries
et pénétrer dans la mine. Mais comme nous conjecturâmes ,
ou que la mine ne valait rien, ou que le charbon serait .beaucoup
plus bas, nous les engageâmes à déblayer le terrain et. pénétrer
dans les hlons qu’ils découvriraient au dessous. Si vos ,premiers
essais, ajoutâmes-nous, ne vous présentent pas un meilleur char-,
bon que celui que vous avez obtenu jusqu’à présent, abandonnez
Votre entreprise.
L a mine qui se trouve aux environs de Rodosto sur la Pro-
pontide, paraît être de meilleure qualité que celle des rives de la
Mer-Noire, si nous en jugeons par quelques, échantillons pris à la
superficie ; car elle n’a point encore été exploitée, quoiqu’elle se
trouve à peu de distance de la mer. On nous a assuré qu’elle s’é-,
tendait au loin et qu’on la retrouvait aux environs d’Éréçli,
Dans toutes les saisons de l’année, le poisson est extrêmement
commun dans la Propontide, le Bosphore et la Mer-Noire; mab
comme les Turcs font très-peu d’usage de ce mets, et qu’il n’y, a
guère que la table des Européens et celle des Grecs et des Arméniens
riches qui en soient ornées, il s’ensuit qu’on pêche très-pet»
dans tout l’Orient, et qu’à Constantinople même peu de personnes
se livrent à ce genre d’industrie.
Il n'est pas question ici du poisson salé qui vient par le commerce,
de la Mer-Noire ou de quelques contrées de la Grèce:
comme il est à vil p r ix , les Grecs, les Arméniens et les Juifs pauvres
le recherchent et en font une assez grande consommation..
L a pêche la plus, usitée aux environs de la capitale, consiste à
élever dans les endroits que l ’on; sait,"être fréquentés par les poissons
à demeure ou par les poissons de passage, un échaufaud
en forme d’X , sur le sommet duquel un homme se place pour
observer le moment où le filet, tendu au pied, est plein de poissons
: au signal qu’il fait , le filet est tiré et le poisson se
trouve pris. - ,
La pélamide, que quelques ichthyologistes prennent mal à
propos pour de jeunes thons, y est très-abondante, surtout à la
fin de l’été et en automne. Le rouget, le pageau, la dorade, le
turbot bouclé, le maquereau, la sole, le merlan, sont les poissons
les plus recherchés et les plus communs de ces mers.
On pêche en outre, aux environs de Constantinople, divers coquillages
plus ou moins estimés des Grecs. L ’huître est abondante
et d’un très-bon goût. Les moules y acquièrent une grosseur considérable^
On peut y manger tant qu’on veut le homar et la langouste
: la dernière y est aussi bonne qu’au midi de la France.
Le dauphin paraît fréquemment dans toutes les saisons de l ’année.
On le voit venir en troupe jusque dans le po rt, et se jouer!
à la surface de l ’eau, surtout lorsque la mer est calme et què le
vent souffle de la partie sud. Les gens du pays, plus ignorans et
plus crédules que les anciens, débitent à son égard une infinité de
fables aussi ridicules les unes que les autres, que nous nous dispenserons
de rapporter.