nous étions descendus, et qui nous avait reçus avec la plus grande
honnêteté’.
Nous avions observé, en allant à Saint - Stépbano , le double
fossé et la double muraille qui garantissent Constantinople par
terre , et qui se sont bien conservés malgré les diverses attaques»
que cette ville a éprouvées : nous voulions jeter un coup-d oeil, ai*
retou r, sur le' mur qui la défendait autrefois par mer, d une extrémité
à Fautre, et qui se prolongeait tout le long du port jusqu aux
environs drÊyotep. Nous nous embarquâmes le lendemain matin
dans un caïque, et dans une beure et demie nous fûmes devant le
petit fort circulaire, connu sous le nom des Sept- T ou rs, situé à.
Fextrémité méridionale de la ville. Ce n ’est plus aujourd hui qu une
prison d’É tat , dans laquelle les ambassadeurs et agens des puis-
S» tri ce s étrangères sont enfermés lorsque les Turcs sont en guerre
avec elles.
Les murs que l ’on voit ensuite , sont en partie détruits. On y
remarque diverses inscriptions qui indiquent l’époque des travaux
que les empereurs grecs y ont faits. On y voit également des tronçons
de colonnes que les Turcs ont employés lorsqu’ils ont reparé
les brêcbes occasionées par le siège qu’ils firent avant de se rendre
maîtres de la ville.
Nous arrivâmes bientôt klaiporte de Daoud-packa, près laquelle
est l’ancien port de Théodose ou d’Éleuthère. Nous nous arrêtâmes
plus loin à Catirga-limani ou le port aux galères , construit pan
Julien5réparé pâr Mahomet II, comblé aujourd’h u i, et transforme
en grande partie, ainsi que l’autre, en jardins potagers.
Ces deux p o rts, inutiles à la marine militaire , seraient néanmoins
creusés et entretenus par une nation plus éclairée que celle
des T u rcs, parce qu’ils faciliteraient le transport des denrées et des
marchandises dans tous les quartiers de cette grande ville, dont
le sol inégaT et montueux ne permet guère l’usage des charrettes.
Nous vogâmes plus d’une heure le long des murs de la ville
avant d’arriver devant le sérail. Ici des cyprès, des pins, des platanes
s’élèvent au dessus du mur extérieur j plus loin, divers bâti-
mens irréguliers , plusieurs dômes et minarets de mosquées se font
remarquer dans cette vaste enceinte qu’occupait l’ancienne By-
sance : on voit le long de la mer quelques kiosks , où le sultan,
vient quelquefoisjouir .de la vue de la Propontide, et respirer le
vent frais qui vient chaque jour, en été, du Pont-Euxin.
Arrivés à la pointe du sérail, nous laissâmes le port à gauche,
Scutari à droite, et nous vînmes débarquer à l ’échelle deTop-hana,
située à l ’est de Galata.