plus ou moins élevées, plus ou moins étendues. Nous avions
Myconi au nord : nous voyions' au-delà., au nord-nord-ouest,
Tine et Andros; Sira et Jura se détachaient au dessous : nous découvrions
, vers lé nord-ouest, Chèrpho, Thermie et Zéa ; à l’ouest,
P aro s, Antiparos et Siphante ; au sud-ouest, l’A rgentière, l ’île
brûlée et Milo : Nio et Santorin étaient au sud ; Policandre et
Siquino au sud-sud-ouest; Amorgo et Stampalie, au sud-est; Cal-
mino et L é ro , à l ’est; Pathmos et Nicarie, au nord-est; enfin,
dans presque tous les sens, nous voyions quelques îlots et quelques
rochers épars qui ne péuvent intéresser que les navigateurs.
. Nous rencontrâmes quelques troupeaux sur le revers de la montagne
: c’était le pëtit mouton d’Italié et de Provence, à laine courte
et grossière : c’était une petite espèce de chèvre, dont les pauvres
mangent la chair, dont les riches n’estiment que les jeunes chevreaux.
Nous n’avons rien vu de plus sauvage que les,bergers,
rien de plus farouche que leurs femmes. Ils étaient bien loin de
ressembler à ceux qui habitaient autrefois le mont Id a , la belle
vallée de Tempé ou les rives fleuries du Méandre. Nous; eûmes de
la.peine à obtenir quelques verres dé la it, dont nous avions grand
besoin : il fallut prier long-tems et payer d’avaiice. Mais est-cé
leur faute, s’ils sont durs et méfians f Ils ont si souvent oui parler
des T u rcs, qu’ils croient aussi injustes, aussi méchans qu’éux toiis
les-hommes qu’ils ne connaissént pas. 1 .
r Les femmes de N a x ie , à l’imitation de celles de Scio,; se plaisent
à teniridaiis la.bouche une; substance inodore que leiirffle produit :
elles la mâchent et la retournent dans tous; les!isens, comme lés
autres font à l ’égard du mastic. Là plante quj la fournit, èst connue
par les botanistes, sous le nom à’atractylis g u n tm ife r a elle ne
s’élève.püinl et fleurit à la fin:de l'été., .
-■'Æetté Substance: a été improprement nommée gomme;:, soumise
à quelques.expériences ,- elle; m’a 'paru approcher plutôt des résiliés
que des gommes; ou pour mieux dire c’est une substance
particulière qui tient plutôt de la gomme élastique que de toute
autre. Le citoyenDesfontaines a, obseryè que les Arabes, et les
Maures
Maures la recueillent aux environs d’Alger , et en font de la glu ;
mais il , ignore les procédés qu’ils ; emploient. La racine de cette
plante offre Un aliment.aussi sain que nourrissant.
Les collines et les côteaux de Naxos sont couverts de myrtes,
d’arbousiers, de lentisques, de mille-pertuis, de sarriètes,_ de genêts
épineux, d’arbustes.légumineux et de plusieurs espèces de,cistes,
parmi lesquels on remarque abondamment celui qui fournit le laT
danum. Les ruisseaux, sont bordés de lauriers-roses ; d’agnus-
castus, de platanes. Comme la saison s’avançait, notre récolte de
plantes fut moins considérable qu’à Scio. Nous avons trouvé cependant
sur les rochers l’oeillet frutiqueux de Crète et une belle
espèce de centaurée , remarquable par ses fleurs pourpres, f fort
grandes ; par ses feuilles cotoneuses, en lyre à la partie inférieure
de la tige, et ovales à la partie supérieure, avec une ou deux dents
opposées vers leur base. Les écailles du calice sont ciliées, et la
plante est haute d’un à deux pieds (1).
On voit à la partie orientale de l’île une mine assez abondante
d’émeri commun, que quelques capitaines anglais achètent, en
passant, à très-bas prix. Cette substance métallique,conviendrait
bien, mieux aux capitaines français, qui lestent en pierres leurs
.navires chargés d’huile ou de coton.
Nous avons trouvé dans la plupart des ruisseaux un crabe que
nous avons revu à A lep , dans la Mésopotamie et en Perse : nous
en donnerons ailleurs la descriptiQn et la figure.
Le séjour que nous fîmes à la campagne avec l’agent de la République,
nous fournit l ’occasion d ’observer les procédés des cultivateurs
, relatifs à la caprification. Ils consistent simplement à placer
sur les figuiers qui ne produisent quq la seconde figue, les espèces
connues sous le nom de jigues-Jleurs ou figues premières, qui paraissent
et mûrissent un mois ou un mois et demi avant les autres.
Les secondes figues mûrissent, comme on sait, vers la fin de,thermidor,
et se succèdent sans interruption jusqu’à la fin de vende-
(1) Centj vrea atro - purpurea calycibus ciliatis, foliis inferioribus lyratis,
supremis ovato-lanceolatis , busi appendiculatis , floribus purpureis. .
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