terre, ne peut convenir aux Anglais, qui mettent ce fruit dans
leurs poudings. On ne s’en sert guère, dans le Levant, qu’à faire
de l’eau-de-vie et des sorbets.
Les autres fruits passent en Égypte et en Syrie, ainsi que la
racine de réglisse. La graine de lin est achetée par les Italiens.
Les Français apportent, année commune, de Marseille, pour
une valeur de i 5o à 160,000 francs, en draps de Carcassone,
doruites, galons et étoffes de L y o n , en serges impériales fabriquées
à Nîmes, en grenaille, étain, fe r , acier, café, sucre , muscade,
gérofle, indigo, cochenille, papier, et en divers objets de clin-
caillerie.
On apporte de Venise et de Trieste, de la verrerie , de la clin-
caillerie, et surtout des planches, dont la plus grande partie sert à
faire les caisses à savon. Les retours se font en huile, en savon et
en cire. Comme cés denrées, y ont plus de valeur que celles qu’on
apporte, on solde en sequins de Venise.
Les habitans des îles de l’Archipel apportent à Candie et à la
Canée, presque tout le bois nécessaire aux savoneries ; ils le
prennent, soit en Caramanie , soit en Grèce. Il arrive chaque année
dix à douze bateaux , évalués chacun 12 ou i 5oo piastres. Ils
prennent en retour de l ’huile et du savon.
Les Crétois font eux-mêmes quelque commerce : ils tirent de
Salonique, du blé, du coton, du tabac et du fer ; de Constantinople,
des étoffes de Brousse, des châlis d’Angora, des souliers,
des mouchoirs pour la coiffure de leurs femmes, des ustensiles de
cuivre. Ils. prennent à Smyrne , des cuirs, des marroquins, du
coton , des couvertures piquées, des châlons anglais et quelques
marchandises de France.
Us prennent à Gaze,, des cendres pour leurs savoneries; à Alep ,
des étoffes de soie : ils achètent sur toute la côte de Syrie, du blé
et de la soie-
L ’Egypte leur fournit du blé:, du r iz , du lin , des toileries et
des cendres. Deme et Bengazi, sur la.côte d’A frique, envoient du
beurre connu sous Je nom de mantègue. Tunis et Tripoli échangent
leurs bonnets et leur blé, avec du savon et. des sequins.
On trouve sur le mont Ida et la Sphachie, une espèce de traga-
canthe qui fournit un peu de gomme adragant ; mais cette production
n y est pas assez abondante pour être récoltée et entrer
dans le commerce.
Le ladanum est un objet peu important : il en passe une très-
petite quantité à Smyrne et à Constantinople.
La laine est courte, grossière et semblable à celle des îles de
l’Archipel. Elle se consomme toute dans le pays.
Tout le monde connaît la pierre a aiguiser que le commerce
retire de Crète et de Stancho. La première, moins bonne et moins
fine que l’autre, se trouve au sud-ouest de Réthymo, dans le territoire
des Sphachiotes. On l’apporte ordinairement dans le port
de la Canée, d’où elle passe à Marseille et dans quelques villes
de l ’Italie.
F I N DU T OME F R E M I E K .