hâthnens que l’on Construisit dans le tenis que le grand seigneur
et la plupart des membres du divan s’occupaient également de la
création d’une armée permanente, organisée à l’instar de celle des
puissances européènes.
Malgré la mutinerie , les menaces et la révolte des janissaires ;
malgré la résistance des autres corps de troupe et l’opposition de la
nation entière , qui repousse avec obstination les usages qui lui
sont transmis par les autres peuples, il n’est pas douteux que Seliift
ne fût venu à bout de ses projets, et qu’il n’eût surmonté tous les
obstacles que l’intérêt de quelques-uns j l’ignoranCe et le fanatisme
de tous lui opposaient, si un homme aussi extraordinaire qu’entreprenant,
si Pasvan-Oglou n’eût trouvé, dans son génie et dans les
secours pécuniaires de ceux que la réussite de ses projets pouvait
contrarier, les moyens de paralyser les grandes mesures de là Porte*
les seules capables peut-être d’affermir l’autorité du souverain,
d’obvier aux révoltes des pachas , de soulager le peuple et dé
retarder la chute de ce vaste Empire.
Je ferai connaître dans une autre circonstance , cet homme què
des ressorts cachés font mouvoir, et dont la politique se sert toutes
les fois qu’elle en a besoin.
Après avoir passéLeyens-schiflit, on v a , par dés chemins divers,
à Belgrade, à Tarapia et à Buyuk-dérë , villages que les ambassadeurs
européens ont successivement habités dans la belle saison,
A fouest et au nord du premier , il y a quelques forêts antiques,
séjour des sangliers , des cerfs, des chevreuils, deë chacals et de
plusieurs biseaux de proie, La grande salsepareille (sniilax ex celsit)
grimpe jusqu’au sommet de la plupart de ces arbres , et les énvfr*
ioppe de ses rameaux e t de son feuillage, '
Si l ’on porte ensuite ses pas du côté opposé, à la partie occiden-
taie de la ville , par exemple , où le sol uni et les terres extrêmement
fertiles semblent inviter l’homme à se dérober aux intrigues
, au fracas, au tumulte des cités, pour chercher dans les
champs , sous un ombrage frais , au milieu d’un verger, Pabon-
dànce, la paix et le bonheur, on sera surpris sans doute de trouver
pies terres aussi peu cultivées , aussi abandonnées que les autres,
et de les voir rarement couvertes de riches moissons. Nous fûmes
frappés , la première fois que nous dirigeâmes nos pas vers ces
lieux, du terrible effet que le despotisme produit sur l ’agriculture
aux environs de Constantinople. Le silence qui règne partout, la
nudité des champs , la culture des terres extrêmement négligée ,
l ’abandon total de quelques-unes , annoncent plutôt un pays dévasté
ou les confins stériles d’une province éloignée des routes, des
ports- et des villes de consommation, que les approches de la capitale
d’un grand Empire. .
Sur une vaste étendue de terrain que l’on parcourt aux environs
des routes d’Andrinople et de Rodosto, ou sur le chemin de Saint-
Stéphano, on ne rencontre que trois ou quatre fermes, apanages
de quelque place éminente ou possédées à perpétuité par quelque
mosquée impériale.
< Ensuivant le chemin le plus voisin du rivage de la mer, on arrive,
après deux heures de marche, à Saint-Stéphano , village grec, où
le grand-seigneur a fait établir depuis quelques aimées une manufacture
de poudre à canon, dont il a confié la direction à un Italien.
L ’ignorance des Turcs , à l’égard de la fabrication de la
poudre, a toujours été telle, qu’ils ont pendant long-tems acheté
cette denrée des Vénitiens, et qu’ils ne sont pas encore parvenu»
à lui donner ce degré de perfection qu’elle obtient en Europe. La
poudre fabriquée en Turquie n’est guère propre pour la chasse, et
surtout pour l’amorce d ’un fusil ou d’un pistolet. Les capitaine*
de navire qui fréquentent le Levant, en font presque tous un objet
de pacotille extrêmement avantageux , parce que Les Turcs recherchent
, pour leurs pistolets et leurs carabines, la poudre fine
d ’Europe, et parce que les Européens qui s’amusent à la chasse,
ne peuvent s’en passer.
Les environs de Saint-Stéphano sont excellons pour la chasse aux
cailles , depuis la fin de fructidor jusqu’à la fin de vendémiaire. On
chasse aussi aux canards et aux sarcelles pendant l ’h ive r , sur les
bords du lac connu sous le nom italien de Ponte P ico lo ( i) , qui
(0 Ou le petit pont; et en turc, Koutchouk-tchesmé. Le Le a pris le nom du