promptement, qu’il nprjs serait,possible., afin dp profiter delà corvette
la B e le tte , arméç.à Toulon et prête àlmgttre à la voile.
Nous -nous empressâmes de faire nos préparatifs, d’acheter quelques
instrumens de physique et d’histoire naturelle , propres à nos
ofisp^vatiènapti à no(s repheiçhep ?! ett de mous munir de quelques,
livres pour nous délasser et nous instruire. Nous partîmes de Paris
le 7 novembre à huit heures du so ir , après avoir passé la journée
avec quelques amis, do'nt nous avons reçu , -pendant notre absence
et pendant les orages de la révolution, les preuves les plus sincères
d’attachement. Jlai eu la satisfaction, à* mon retour , d’apprendre
qu’à travers mille dangers, plus encore par leur fermeté et leur cour
rag e , que par leur prudence, ils étaient parvenus heureusement .au-
p o r t , et que la République pouvait encore les compter parmi les
meilleurs citoyensq , ' I ■
Arrivés à Avignon, le citoyen Bruguiere prit la route de Montpellier
, pour embrasse.r sçn père , son épouse, et ses en fans , et
r^lqr,qpplques.affaires,de fajpUleq je pris,.celle du. département du
V,ar , pour, embrasser aux Arcs mes parens,, e.t déposer à. Sainte
Tropez mon épouse dans les bras des siens. Nous nous rendîmes à
peu près dans le même tems à T oulon , d’où nous'espérions partir
au premier beau-tems ; mais pour des raisons qu’il est inutile d’exposer
ic i , la corvette attendit Ion g-tems en rade l ’ordre du départ,
et après deüi ou trois mois d’attente elle fut obligée de désarmer.
Surpris d’un si long retard, et ,f'4chés dé perdre notre tems ou
de ne pas l’ëmplôyer d’une manière utilé, malgré lés espérances
qu’on ttûùs donnait dë téms en tèms, que nous partirions bientôt,
nous écrivîmes aù ministre dès affaires étrangères, pour le prier de
hâter notre, départ, ou de nous rappeler si le gouvernement ne,
jugeait plus ncitfé voyage utile au service de la République, t e
ministre nous répondit qù’il venait dé donner ordre au citoyen
Guis , correspondant des affâirès étrangères à Marseille, de chercher
un bâtiment ' neutre qni voulût nous-embarquerainsi qu’un
ingémeur-constructeur, deux diamantaires et divers autres citoyens
que le gouvernement envoyait à Constantinople , conformément
aux demandes qui lui en avaient été faites par lé rèys-éféndi et le
capitan pacha. Nous nous rendîmes aussitôt à Marseille , e t , en
attendant de mettre à la vo ile , nous nous occupâmes à visiter les
manufactures, à prendre des renseïgnemens sur les contrées que
nous allions parcourir , et notamment sur le commerce que cette
ville fait avec le Levant.
La guerre n’avait pas encore interrompu nos liaisons commerciales
avec la Turquie. La Méditerranée était encore libre , mais
d’un moment à l’autre les Anglais et.les Espagnols, avec qui nous
étions déjà en guerre, pouvaient s’y montrer avec des forces supérieures
à celles qu’on avait à leur opposer. Il était intéressant pour
nous de hâter le moment de notre départ. Le citoyen Guis ne négligea
rien pour nous trouver une embarcation neutre ; mais comme
ses démarches furent inutiles , il eut recours à un navire français
de construction étrangère , destiné pour Constantinople , et qui
devait faire partie du convoi que l’on préparait à Marseille, pour
les différentes Echelles du Levant.
Jusqu’alors nous nous étions flattés de faire ce voyage avec le
citoyen Semonville, nommé depuis quelque tems ambassadeur de
la République près la Porte othomane; maisun ordre du ministre
le rappela à Paris lorsque tout était disposé pour son départ, qt
que nous n’attendions plus qu’un vent favorable pour mettre à la
yoile.
Nous partîmes de Marseille le 22 avril 1793 , au nombre environ
de vingt-neuf voiles, escortées par la frégate La SibyLLe, commandée
par le capitaine Rondeau. Le tems était beau, le vent faible, la mer
assez calme. Nous entrâmes le lendemain matin dans la rade de
T oulon, où nous passâmes jusqu’au 29 avril pour attendre quelques
traîneurs.
Le 2.5 , nous eûmes la satisfaction de voir arriver un convoi nombreux
venant de Smyrne, .de Salonique et des principales Echelles
du Levant , escorté par la M odeste , frégate commandée, par Je
capitaine Venel. On connaissait déjà à Toulon les détails intéressant
de son combat contre la flotte du fameux corsaire Lainbro,, dont
nous aurons occasion de parler ailleurs.
Depuis deux jours le vent soufflait avec violence auqiQrd-puest.,
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