non-seulement les galles du pays ¿mais celles qu’ils reçoivent des
îles voisines.
Le rosier est encore un objet important de culture , soit par la
grande quantité de conserve de roses qu’on y fa it, soit par l ’huile
essentielle qu’on en retire.
Les figues sèches sont estimées, et passent presque toutes à
Smyrne et à Constantinople : les négocians de Smyrne en expédient
en Europe, tant de Scio que de la côte d’Asie , pour une somme
de 100,000 francs.
On voit dans la plupart des jardins le sébestier, dont le fruit
ovale, un peu plus petit qu’une olive ordinaire, contient une glu
excellente , employée dans tout le Levant pour la chasse aux
oiseaux.
On cultive un prunier nommé verdassier : le fruit en est gros,
oblong, d’un vert pâle, d’un goût très-agréable. Il mûrit en juillet,
et dure à peine trois semaines. Les habitans en font un objet de
commerce : ils pèlent la p rune, la font sécher au soleil, l ’enferment
dans des caisses, et l’ envoient à Smyrne et à Constantinople, où
elle se vend jusqu’à 2 piastres l ’ocque.
La cire ne suffit pas à la grande consommation qui^s’en fait dans
les églises du pays : on en fait venir de la Grèce et de la Natolie :
on fait venir aussi du miel pour les sirops, les conserves et les
confitures que l’on prépare ; celui de la Grèce est le plus estimé.
3 On compte environ cinq cents métiers occupés à la fabrication
des.étoffes de soie : les habitans de Scio sont parvenus à imiter ,
en quelque sorte, nos étoffes de Lyon : ils ont copié avec plus de
succès les étoffes en soie et coton des Indes, qu’on tire aussi d’Alep
et de Damas. Celles de Scio sont Supérieures aujourd’hui à celles
de ces deux villes les plus anciennes manufacturières de l'Empire
othoman. On travaille aussi une quantité considérable de gaitans
ou gances de soie, préférables à ceux de Constantinople et de
Brousse. Ils servent pour la bordure et les boutonnières des habits
turcs : on en tresse aussi en or et en argent pour ceux des femmes.
Il y a beaucoup moins de métiers pour les étoffes de coton, que
pour celles de soie.
Le
Le commerce des diverses étoffes fabriquées à Scio est évalué
à plus de 6,000,000 de nos francs.
Nous ne ferons point ici rémunération des objets d’histoire naturelle
que cette île fournit en abondance : il nous suffira pour le
moment, de présenter trois coquilles inconnues aux naturalistes.
i° . Le bulime dentelé (planche 1 7 , fig . 9 a. 6 ). Il ressemble,
pour la forme, la couleur et le volume, au bulime non p areil. Le
dernier tour est un peu anguleux et un peu plus strié que les treize ,
autres. La bouché serait presque ronde si elle n’avait un petit
sinus postérieur : son bord interne est entièrement dentelé. On
aperçoit deux dents plus fortes, qui se prolongent en dedans ;
celle qui répond à la terminaison de la columelle, est plus marquée
que l ’autre. Nous l ’avons trouvé au bas d’un mur, dans un jardin
planté d’orangers (1). .
2°. La mélanie buccinoïde {fig. 8). Elle vit dans les eaux douces
de S c io , de presque toutes les îles de l’A rchipel, de Crète, de
Syrie. Sa forme est conique et sa couleur obscure ; elle est lisse,
composée de huit tours, dont le dernier, vu par le dos, est un peu
plus long que tous les autres pris ensemble. La bouche est ovale
oblongue ; la lèvre est mince et sans sinuosités. La callosité co-
lumellaire est blanche. L ’extrémité de la coquille est un peu
échancrée (2).
3°. On trouve aussi dans les eaux douces le planorbe oriental,
dont la couleur est semblable à celle du grand planorbe d’Europe ;
mais il diffère en ce que la face qui répond à la bouche, est la plus
enfoncée, et que le contour de la bouche n’est point interrompu
par la convexité du second tour. On ne compte guère à cette coquille,
que trois tours arrondis, à peine striés (3).
(1 ) Bu z i m u s denticulatus sinister, parvulus, elongatus , subtiliter striatus
rufescens : apertura cum angusta, sinu suborbiculata, undiaue multi-dentata.
(2) M e l a n i a buccinoïdea breviter fusiformis ; loevigata, /uliginosa : callo
çolumellari albo | basi truncato, emarginato.
(3) Planorbis orientalis parvulus, subtrigyratus, gyris depressiusculis i
margine çonvesco s fade orali depressiore ; apertura subovali.