les uns aux autres, que leur réunion forme un tout frappant par sa
simplicité et sa solidité.
Au milieu de cette enceinte s’élève une colline naturelle, sur le
sommet de laquelle il y a maintenant une église d<p çaloyers, que
l ’on juge bâtie sur les ruines d’un temple. Indépendamment des
matériaux anciens employés dans la construction de cette eglise moderne
, on voit encore quelques belles colon nés entières de granit,
à moitié enf ouies dans la terre, et quelques autres plus petites brisees.
On aperçoit en divers endroits des vestiges d’anciennes habitations,
des fragmens de briques et de poterie, des excavations pratiquées
dans le ro c , dont la plupart, encore voûtées, enduites de ciment,
paraissent avoir été autant de citernes.
Le sol de l’ancienne ville, nommé ('lima par les Grecs modernes,
n ’a point été visité ni par Tournefort ni par M. de Çhoiseul ni par
aucun autre voyageur , puisqu’aucun d eux n en a parlé ; C est le
hasard qui nous y a conduits, et c’est à lui aussi que nous devons
la découverte des sépultures qui se trouvent à l’est de ces ruines.
Après avoir passé un ravin profond, la colline que nous rencontrâmes,
était formée d’une pierre blanche,légère, en partie, vitrifiée
et assez semblable à la pierre-ponce- C’etait là probablement que
les habitans de Milo avaient creusé leurs sépultures à une époque
qui nous est inconnue. Quiconque a vu les catacombes des environs
d’A lexandrie, reconnaîtra ici le même génie et le même goût qui
a formé les premières. On en trouve sur le nombre, qui ressemblent
entièrement à certaines, chambres des catacombes de 1 Egypte, où
l ’on voit des colonnes taillées dans le tu f, des façades sculptées;
autour des sarcophages , et même des guirlandes peintes sur le ci-*
ment dont elles étaient revêtues à l’intérieur. Miiis celles de Milo
sont en général plus petites que celles de 1 É gypte, et nous n en
avons rencontré qu’une seule dans ce quartier, qui fût distribuée
an plusieurs chambres , venant toutes aboutir a un vestibule
commun.
A mesure que l’on prolonge la colline, les catacombes deviennent
plus nombreuses. Ou en voit en quelques endroits escarpés.
plusieurs rangs les uns sur les autres, et ,on en aperçoit jusque sur
la pente de la moittâgne opposée ; mais il faut aller encore un peu
plus loin, et sur le haut même de la1 colline, dans un lieu nommé
Trypiti ( î ) , pour être étonné de leur nombre, de leur, proximité
et du parti que l’on avait su tirer anciennement dé ce local incapable
de rien produire, pour en faire 1 asyle des morts.
On descend huit à dix marches par une ouverture de deux pieds
de large, et on se trouve dans une chambre de vingt-cinq ou trente
pieds de long, sur huit à dix de large, et huità neuf de h au t,C h a cune
de ces catacombes renferme ordinairement sept sarcophages,
trois de chaque côté et un seul au fond j,. mais ce. n était pas là une
règle invariable, puisque nous en avons rencontré sur le nombre,
où il n’y avait que cinq sépultures, deux de chaque côte et uné an
fond ; d’autres, beaucoup plus petites, où on n’en comptait que
trois, et quelques-unes à ht vérité, en petit nombre, ou les sépultures
étaient au nombre dé h u it, dont deux au fond de la
chambre.
Ici les places des morts ne consistaient point en des loges profondément
creusées darts les parois des galeries, comme on les voit
dans les catacombes d’Alexandrie, mais en de véritables sarcophages
de cinq pieds et demi ou de six pieds de longueur, d’un
pied ou de quinze pouces de profondeur, surmontés d nn arceau ;
le tout creusé dans la roe'he.
Nous avons-aperçu des caractères grecs tracés sur l’espace qui se
trouve entre le sommet des arceaux et la naissance de la vpûte ;
mais nous n’avons pu les déchifrer, tant ils étaient dégradés, Nous>
ne doutons pas que des personnes plus exercées que nous à lire lest
inscriptions, et qui emploîront à cette recherche le tems nécessaire,
ne puissent y découvrir des choses intéressantes,. y lire peut-être
des noms connus dans l’histoire, et y trouver du moins;l’époque a
laquelle,les Grecls dé Milo ont;vnulu; consérver les tristes dépouilles
de ceux que la mort venait frapper*
Nous, vîmes; plusieurs familles établies sur'ces catacombes,: .elles
(i) De rpuV*, qui signifié trou.