1 intention de se marier, au moyen des économies qu’elles ont
faites.
Il part de meme un batean chaque mois pour Constantinople,
et un autre chaque année pour Salonique.
Les habitans de Pyrgos, d’Isternia et de Cardiani travaillent et
façonnent le marbre qu’ils ont dans leur territoire, pour Smyrne ,
Salonique et Constantinople. Chaque homme gagne à ce métier ,
depuis 20 jusqu’à 40 paras par jour.
Andros n est séparé de Tine que par un canal d’un mille de
largeur, dans lequel les navires un peu gros craignent de s’engag
e r, à cause des rochers et des bas-fonds qui s’y trouvent. Cette
île a environ quatre-vingt-dix milles de circuit, tandis que Tine
n en a guere que soixante. Quoiqu’elle soit élevée et montagneuse
comme cette dernière, elle a en proportion plus de terres cultivables
: ses plaines sont un peu plus étendues, aussi fertiles, aussi
bien arrosées. On y voit une cinquantaine de villages, et cependant,
sa population n’excède pas douze mille ames.
, Andros est l’apanage d’une sultane : un vtdvode turc y administre
la police et veille a la tranquillité de l’île. Elle paie environ
3o,000 piastres, tant pour les droits de la sultane, que pour ceux,
du çapitan-pacha.
* La soie est le produit principal de son territoire : on évalue à
six mille ocques la quantité qui en sort annuellement. Qn exponte
une assez grande quantité d’oranges et de citrons pour Salonique,
Athènes et la Morée. Le blé , l ’orge , le vin et l’huile, suffisent
ordinairement à la consommation des habitans. L ’île produit aussi
des légumes, des herbages, divers fruits, du miel, de la cire et du
coton.
Nous partîmes le a5 floréal matin, de la rade de San-Nicolo «
et nous vînmes mouiller dans celle de Myconi, distante à peu près
de donzë milles. Le terrain que nous parcourûmes au nord et au
sud de la ville, nous parut entièrement granitique. L ’île est peu
fertile, très-inégale, presque toute montagneuse, quoique beaucoup
moins élevée que Naxos, Andros et Tine. La ville, située au
bord de la mer, est assez grande, et contient environ quatre mille
habitans :
habitans : c’est là toute la population de Myconi. Les habitans sont
ou marins ou cultivateurs. Ils récoltent de l’orge et du vin en assez
grande quantité pour en exporter chaque année. Les autres denrées
se consomment dans l’île. Elle paie 7 ,5oo piastres d’impôt.
Le même soir, nous voulûmes-mettre à la voile pour nous rendre
à Délos. Nos mariniers auraient mieux aimé coucher à Myconi,
où ils avaient des amis, où ils trouvaient de bon v in, que de venir
passer là nuit sur le rivage de la mer, ou parmi des ruines qui ne
lés intéressaient guère. Ils nous dirent avec persévérance, que
Délos et les autres îles désertes qui se trouvent auprès d’e lle ,
étaient le refuge des pirates, et qu’il y avait beaucoup à craindre
si nous prenions le parti d’y aller passer la nuit. Ces gens-là, nous
disaient-ils, ne se contentent pas de dépouiller les navigateurs ; ils
les tuent, et les jettent dans la mer afin d’étouffer leur crime et
de n’être point recherchés. Cet argument était fort bon sans doute;
mais puisqu’il fallait passer le lendemain entre ces îles, il valait
autant y aller coucher le soir même; Buvez, dîmes-nous à ces poltrons,
un coup de plus pour vous donner du coeur et partons. Ils
demandèrent une demi-hèure pour aller à la découverte sur les
hauteurs de la pointe méridionale de Myconi, et vers les cinq
heures du soir nous fîmes voile pour la petite Délos, où nous arrivâmes
avant le coucher du soleil.
i:' Nous mouillâmes dans un petit p o r tà l’ouést de l’île : nous avions
devant nous deux îlots, le grand et le petit Rematiari) et plus loin,'
à une demi-lieue de distance, la grande Délos ou l’île RHénée.
Nous régalâmes nos mariniers avec notre vin dé Ténédôs et nos
provisions de Tchesmé, pour les dédommager des plaisirs qu’ils
auraient pris à Myconi : nous le§ invitâmes à faire bonne garde ,
et nous fûmes nous promener en attendant la nuit.
Le désordre et la Confusion que .présentent les ruines d’une ville
célèbre, les vestiges'dés templfes, les débris des palais, lés décombres
des maisons, frappent et étonnent le voyageurs son imagination
le séduit pendant quelque t e m s i l voit encore debout les
inonumens dont il ne reste que des traces sous ses pas ; il se plaît;
à les décorer, à les embellir. Leur masse se double ; leurs ornemens
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