mur épais qui arrête: les eaux de pluies et celles de quelques petites
sources qui s’y rendent. Il fournit une partie de l’eau que l’on a
conduite à Constantinople pour les besoins des. habitans.
j Nous avons vu plusieurs lois en Perse de pareils murs établis
pour l ’arrosement des terres. Ce moyen est si simple, que nous
gommes surpris qu’il ne soit pas généralement adopté dans les pays
où l ’eau manque, dans les contrées où. les productions sont inli*
ni ment plus'Considérables et plus précieuses, lorsqu’on peut introduire
pendant l’été, sur un terrain, une eau suffisante à l’arrose-
jnent des plantes que l’on veut y cultiver. Dans tous les pays de
montagnes, dans les gorges, dans les endroits où un vallon se
rétrécit, on peut construire un mur en maçonnerie, et le fortifier
au dehors par une terre rapportée. II se formera nécessairement
pendant l’hiver et le printèms , saisons ordinaires des pluies, un
lac plus ou moins étendu, suivant la disposition du terrain et le
choix que l ’on aura su en faire. Cette eau pourra ensuite être
distribuée, soit pour les besoins d’une ville , comme à Constantinople
, soit pour l’arrosement des terrains situés au dessous:,
comme en Perse. Elle sera, en certains lieux, assez abondante pour
procurer plusieurs fontaines à une ville, et arroser en outre une
partie de son territoire.
On rencontre dans les environs de Belgrade plusieurs petits villages,
peu distans "les uns des autres, presque tous habités par
des Grecs. Les champs présentent quelques cultures : on voit de*
vignes et un peu de jardinage. Tout ce pays offre de superbe*
chênes à fruit pédonculé ( i) , dont le bois est très-dur et très-
propre aux constructions navales. On admire divers aqueduc*
construits par les empereurs d’Orient, pour amener de l’eaù à
Constantinople.
• Les environs de Belgrade sont très-propres pour la chaSse : oit
y tue des faisans, des bécasses ,: des perdrix rouges, plusieurs
espèces de canards, le lièvre, le chevreuil et quelquefois le-cerf.
Les cailles y sont très-abondantes en automne : on y voit aussi
( r ) Chêne à grappe, quercus racemosa. L am a r c k , Encycl. ( i . t .
F étourneau, la grive, le merle, la tourterelle, le rollier, 1 oriol,
le coucou et presque tous les oiseaux d’Europe.
Depuis quelques jours nous voyions, le soir et pendant la nuit,
de petits corps phosphoriques répandus en grande quantité dans
l’a ir , se croisant dans tous les sens, se succédant les uns aux!
autres, traçant un sillon lumineux et disparaissant avec ht rapidité
de l’éclair. Nous reconnûmes bientôt que c’était la petite luciole
on ver luisant d’Italie (lampyris ita lic a j, dont le mâle et la
femelle saut également pourvus d’ailes et également lumineux.
Nous, savions depuis ,long-tems q u il existait unè mine de
charbon de terre sur les rives de la Mer-Noire, et une autre aux
environs de Rodosto; mais nous n avions fait encore aucune de-
marche pou r . les voir. Des Arméniens qui avaient obtenu depuis
peu du capitan-pacha la permission d’exploiter la première pouf
les besoins de l’arsenal, furent bien aises d’avoir avec nous un
entretien à ce sujet : leur but était d’apprendre de nous les moyens
d’exploiter leur mine, d’où ils ne retiraient encore qu’un charbon
de mauvaise qualité. Nous desirames nous porter Sur les lieux,,
ce qui leur fit beaucoup de plaisir ; de sorte que dans le courant
de thermidor, nous partîmes de Buyuk-défé pour nous y rendre.^
Nous traversâmes un pays très - inégal , un peu montagneux ,
d ’abofd volcanique, ensuite schisteux, inculte, couvert de cistes,*
d* arbousiers ? de -genêts 5 nous pa.ssa.mes' à. trois 011 quatre petits
villages, et nous arrivâmes sur les bords de la Mer-Noire, après
avoir marché pendant près d’une demi-heure sur un terrain bas ,
sabloneux, couvert d’un joli liseron à- feuilles ovales, cotoikeuseS
( convolvulus persica. J
- La côte, élevée de plus de vingt toises, presque coupée à pie dans
une grande étendue, ne présente qu’un mélange d’argile et de terre
calcaire grise ou bleuâtre, dans laquelle on remarque quelques!
filons, plus ou moins épais, de matièrëS végétales, et surtout de
morceaux de bois très-reconnaissables, qui n’ont point cncôre
entièrement passé* à l’état de-charbon. Les eanx (le* la mer , fortement
agitées par un vent un peu fort de nord ou d'est, viennent
jusqu’au bas de la côte 5 mais lorsqu’elles sont calmes ou peu
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