saine, qui ne leur serait pas enviée peut-être par l’avide Musulman.
Il faut espérer que les Sphachiotes seront un jour redevables
de ce bienfait aux négocians européens qui habitent la Canée, ou
aux Grecs que le cortraiërce attiré aujourd’hui dans les principales
villes de l ’Europe.
Lorsqu’ on jette uii coup-d’a ïl sur les productions alimentaires
que l’île fournit, et qu’on pourrait y multiplier avec la plus grande
facilité, oii est étonné que les Cultivateurs grées soient réduits à
Së nôùrrir toute l’année, de pain d’Orgé , d’olives salées et de
plantes sauvages. Il est rare qu’ils se permettent de faire usage
d’alimens plus délicats : ils préfèrent les vendre pour acquitter les
impôts ou solder les extorsions trop fréquentes de leurs agas. Les
habitans des villes, ét surtout les Européens, font assez bonne
chère à peu de frais. Le mouton 'est partout excellent, et vàüt à
peine ¿ Sous la livre._Lë porc, élevé et nourri dans la plupart des
tillages grecs, est exquis, surtout lorsqu’il est jeune : sa cliair est
moins chère que celle du mouton, attendu que les Turcs n’oseiit
en manger. Les agneaux et les chevreaux paraissent dans les boucheries
dés trois villes principales, pendant plusieurs mois de l’année.
On voit venir én abondance, dès la fin de l ’é té, la caille; la
tourterelle, • le ramier, l’o r io l, le rôllier, la grive et uñ grand
nombre dé bec-figuès très-délicats. La bécasse vieftt Uil peu plus
tard et y passe l’hiver. Le merle y reste toute l ’annéë ; il est très-
gras en hiver et d’un très-bon goût. Les alouettes, les ortolans et
beaucoup de petits oiseaux remplacent, en prihtéms et êii été, les
ôiSeauX tte passage. Le lièvre et là perdrix sont partout fort communs
: íe francolín et la bartavelle sont plus rares. Nous ii’àvons
Vu le lapin très-rtrultiplié que sur les petites îles voisines dé Crête.
A Le mouflon, et la chèvre sauvage sônt assez abondâüs SUr les
ttfohtagnés et dan* les liéux escárpéS; Les villageois lés tuent quelt>
úttefóis à l’affût, et viennent les vendre à Gandle,-à Réthymo et à
là Canée. Ils y apportent aussi quelques volailles qu’ils engraissent
dans les ehamps avec les graines et les insectes qu’elles peuvent
attraper. Le coq-d’inde surtout se fait remarquer par sa grosseur,
par la délicatesse de Sa chair et par le bas prix auquel on l ’obtient :
on a pour i piastre ou à peu près 2 francs, un coq-d’inilé pesant
douze à quinze livres, et pour t franc celui qui en pèse sept à
huit. Le boeuf est rare, et n’est guère employé qu’aux travaux
de la campagne.
H y a peu de contrées dans'le Levant,, qui offrent une plus
grande variété de végétaux intéressans que l ’île de Crète. Le
botaniste peut espérer d’y faire dans toutes les saisons une récolte
plus ou moins abondante. En effet , lorsque la chaleur a desséché
la terre et brûlé la plupart des plantes dans ieâ plaines et sur les
collines voisines de la mer, alors le Dicté, l’Ida et la Sphachie,
qui se trouvent sous une température plus douce et plus humide,
sont Couverts- de fleurs de toute espèce.
Si le botaniste quitte ces lieux élevés aux premières pluies
d automne, îlese Surpris de trouver s<W ses pas une renoncule à
fleur jaune, assez sua ve, digne de figurer dans les jardins des
fleuristes; un narcisse à fleur Hanche, odorante; plusieurs scilles,
deux colchiques; un safran, un hémérocalle, etc. Bientôt il voit la
mandragore, dont les charlatans-ont préconisé les vertus, mais
dont-lu médecin sage se méfie comme d’une plante vénéneuse. La
luzerne arborescente fleurit avant la fin de l’automne. En nivôse,
pluviôse et ventôse, tous les côteaux sont couverts de renoncules y
d’anémones , d’ixias, de safrans , d’iris et d’un grand nombre de
crucifères, auxquels succèdent rapidement les- orchiss, les labiées>
les cistes, quelques ombelles et la plupart des plantes légumineuses.
On trouve au milieu de l’été quelques plantes tardives, o tdn grand
nombre d’arbustes et d’a rbrisseaux, tels que sarriètes, thyms,
stachys, laurier-rose, myrte, etc. e t vers la fin de l’é té, quelques
singenèses, parmi lesquelles on remarque l’atractylis gummifère.
Les autres parties de l ’histoire naturelle ne s°nt pas moins intéressantes
que lès • plantés r les coquilles terrestres, par exemple,
y sont très-communes et. très-multipliées. Indépendamment des
éspèces d’Europe, oit en trouvé un grand nombre qui hësont poiht
connues des naturalistes. Nous nous contenterons ici d’ën p r é s e iW
quelques-unes.
i° . L ’hélice spiriplane ( p l 17 , fig . 7 a , b , c j , , Eüe se tient