près lequel nous avons dit que l’ancienne ville était bâtie. On voit
quelques rochers de basalte vers l ’entrée; du po rt, contre lesquels
les vagues se boisent avec impétuosité et Un mugissement épouvantable.
La petite île déserte, nommée Antimilo par les marins, se
l'ait remarquer à quelques milles au nord, - ouest, et nous a paru
volcanique comme celle de Milo.
Toute la population de l’île ne s’élève pas aujourd’hui à cinq
cents personnes , et ce nombre diminuerait chaque jour s’il ne venait
annuellement de la Morée des malheureux que le besoin fait
émigrer, et que la culture des, terres attire à Milo. Le capitan-pacha
a de la peine à prélever actuellement a5oo, piastres d’impôt.
C H A P I T R E X X X .
Retour à Cimolis. Départ pour Santorin : description
de cette île. Formation de sa rade et des trois îles qui
s’y trouvent. Industrie des habitans : productions ,
impôt. Histoire naturelle. Étendue- de la rade et profondeur
dé la mer.
D a n s la matinée du 3 thermidor, nous partîmes de Castro, très-
satisfaits cl’avoir conservé , Sur une île pestilentielle , la santé qui
nous était si nécessaire pour la continuation de nos voyages. Nous
vînmes nôus embarquer à la plage d’Apollonia pour Cimolis, où.
nous préférions rester en attendant l ’occasion de nous rendre à
Santorin. Nous fûmes assez heureux, le soir même , de noliser un
bateau de Sikinos, dont les mariniers étaient connus dés habitans
de Cimolis, et dont la probité du capitaine nous fut garantie par
les primats.
Cette précaution n’est point à négliger dans les îles de l’Archipel
et même dans tout le Levant, où chacun peut naviguer sans lettres,
sans patentes, sans expéditions. Un voyageur européen serait bien
imprudent S’il allait ici s’embarquer avec des marins dont personne
ne répondrait : il courrait le risque de tomber entre les mains dé
quelques pirates ou de quelques scélérats qui ne manqueraient pas
de le dépouiller, et de le jeter à la mer sitôt que l’occasion serait
favorable.
Nous partîmes lè 4 de bonne heure. Nous voguâmes le long de
la côte orientale de Cimolis, afin de,nous élever le plus possible en
attendant le vent de nord. La mer était calme, le ciel pur et serein.
Nos matelots chantaient, en ramant, les exploits du pirateLambro,
tandis que nous observions les rochers de Cimolis et les sinuosités
de cette côté élevée. Vers les neuf heures on déploya les voiles et
l ’on dirigea le bateau vers la pointe méridionale de Sikinos. Nous
étions à deux heures après midi , au sud de cette île , et le soir ,
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