nombreuses manufactures de la ville, à celles de la capitale et à
celles de Scio ; il en va même à Alep et à Damas, et cependant on en
exporte encore chaque annee pour 2 ou 3oo,ooo fr. Les Français
y ont une maison établie : les Anglais y envoient des facteurs
lorsqu ils veulent faire des achats, çt les négocians de Tunis et
d Alger viennent encore s’y pourvoir tous les ans.
Les environs de Nicomédie, de Nicée et toute la contrée située
entre 1 Olympe et la Propontide, sont couverts de mûriers blancs
cultivés avec soin et avec assez d’intelligence. Les habitans préfèrent
de les tenir nains , afin de les dépouiller plus facilement de leurs
feuilles.
La soie d’Andrinople et de la Bulgarie est presque toùte blanche,
et approche, pour la qualité, de celle de Brousse. Elle y est assez
abondante depuis quelques années, et depuis surtout qu’un grand
nombre d habitans de Brousse y sont venus planter beaucoup de
mûriers, et s y livrer à l ’éducation des vers à soie.
Cet arbre ne croît.pas au-delà du Danube; mais il réussit très-
bien en Crimée ; ce qui fait présumer que bientôt ce fertile pays,
sous un gouvernement éclairé, produira aussi facilement de la soie
que du v in , et qu on y verra en même tems presque toutes les
productions de l’Europe.
Cire.
Il vient une si grande quantité de cire de toutes les côtes de la
Mer-Noire, de la Propontide et de l’Hellespont, ainsi que de la
Romélie, de la Bulgarie, de la Valachie, de la Moldavie, que les
négocians français établis a Constantinople en expédient chaque
annee pour la valeur de 3oo,ooo fr. On en fait beaucoup passer à
Gênes, à Livourne, à Venise. Les Anglais et les Hollandais en
achètent aussi, et il s’en fait en outre une très-grande consommation
dans les églises grecques et arméniènes, et chez tous les
particuliers du p a y s , surtout pendant le mois de ramazan.
L a cire de l’intérieur de l ’Asie mineure est transportée par les
caravanes, à Alep et à Smyrne.
Buis.
O T H O M A N , C H A P . X I X .
B uis.
Le buis est abondant en quelques endroits de la côte méridionale
de la Mer-Noire : il en vient de Bartliin, petite ville située à l ’embouchure
du Parthenius ; mais le plus beau se trouve sur le Caucase,
et vient à Constantinople par les vaisseaux qui apportent des
esclaves géorgiènes, circassiènes et mingreliènes. On en fait passer
à Marseille chaque année pour la valeur de 12,000 fr.
Cuivre.
On retire une telle quantité de cuivre des .mines qui se trouvent
au sud de Trébisonde, aux environs de Tocat et dans plusieurs
endroits de l ’Asie mineure, que la Turquie peut solder, avec ce
métal une partie des marchandises qu’elle retire de l’Inde. Il en
vient annuellement à Marseille de Constantinople, de Smyrne et
des ports de la Syrie , pour la valeur de 12 à i 3oo,ooo fr. Il en
passe aussi beaucoup en Italie, et les Turcs en font une très-grande
consommation pour leurs canons, tous en cuivre, pour leurs ustensiles
de table et de cuisine, pour leurs mangals, leurs chandeliers
et autres.
I l vient aussi à Marseille pour la valeur de 5 à f),000 fr. de cafetières
de cuivre, faites à Trébisonde ou aux environs de cette ville.
Orpiment.
On retire aussi de l ’intérieur de l’Asie mineure une très-grande
quantité d’orpiment. Cette substance minérale, mêlée avec une
terre bolaire, est employée dans toute la Turquie, à épiler aux
bains les hommes et les femmes de tous les états.
Outre la grande consommation qu’on en fait dans le pa ys, il en
vient annuellement à Marseille pour environ 2,000 fr. Les Italiens
en retirent pour une valeur plus considérable.
Corne de cerf.
Le cerf est assez commun dans les forêts des environs de Constantinople.
On fait passer annuellement à Marseille, pour la valeur
de 200 fr. de son bois.
C c