l ’île, d’époüsët àü capiti les plüs joliés Grecquéâ dit p a y s , sont
encore plus beaux qtafeeéux du teste de là Turquie.
Ils Sôiit aussi bien plus iUtelligetls : on croirait, à léS voir èt à
les entendre, qu’ils ont reçu de leur mère quelques étincelles dé
cèt esprit brillant, dé Cëtté Sagàcité vive dont lèS GfèCS sont doués,
èt qu’ils Orit conservé dans l ’esclaVagé lilêinë.
CeS Titrés sôiit leS seuls dans l'Empire, qui aient Osé, malgré les
préjugés de leur nation , soumettre à uùe sorte de quarantaine
tons lés étrangers qui viennent d’un pays infesté de la peste. Ils
portent même la précaution jusqu’à interdire leurs ports aux
navires qui ont des malades suspecte, à moins qu’ils n’apportent
dés provisions dont l'île ait grand besoin; et dâttS Cè caS ils empêchent
par tous les moyens cônnus, que là peste s’introduise Chez
eux. Mais coriunè ils he peuvent empêcher l’abord d’ün Vaisséau
dé guerre turc ni le soumettre aux réglemens sanitaires de l’île, leS
précautions qn’iis prennent à l ’égard dès autres, sont très-SôuVènt
insuffisantes. En effet, les gâliondgis j de quelque contrée qu’ils
viennent et quel que soit leur état de santé, s’empressent de descendre
à te rre, de débarquer dés effets et dé communiquer àyée
les habitans de la ville et de la campagne. C’est ainsi qu’un kerlan-
guisch de la Porte, arrivé à la Canée en l’àn 4, y apporta une péstè
dés plüs contagieuses ét dés plus meurtrières , qui dans moins dè
deux ans a parcouru toute i ’île et enlevé àu-delâ du quart de la
population. Elle n’avait pas encore Cessé lorsque nous Sommes
partis de Constantinople en l ’an 6 , quoiqu’elle’ eût, depuis plu-
Metals mois , bèàuedup perdu de Sa malignité.'
Une autre lo i, moins sage Sans doute, qui résulte de la trop
petite quantité de blé que l’île fournit, soumet les naVireS chârgéS
•de gtaitas et d’autrés comestibles, qui viennent relâcher dans ttn
de ses ports, à vendre leur cargaison avant de remettre à la voile.
En si l’île était assez abondamment pourvue pour que lés subsistances
y fussent à très-bâs p r ix , le capitaine he pourrait Obtenir là
permission dé porter sa' denrée ailleurs sans faire un présent âü
pécha, ;au douanier et au corps des janissaires.
Ûn voit avec plaisir, dans les principales villes, des greniers
publics qui datent probablement du tems des Vénitiens. Ils consistent
en de grandes fosses en maçonnerie , carrées, enduites d’un
ciment capable de garantir de l ’humidité le grain qu’on y renferme.
L ouverture est étroite et soigneusement fermée. Le blé s.e conserve
très-bien dans ces fosses, pourvu qu’eljes ne soient pas trop
humides. Elles sont très-communes en Italie et dans tout l’Qrient :
leur forme est plus souvent ovale, très-renflée au milieu. On
pourrait y avoir recours en France avec le même avantage, et se
servir dans l ’occasion des cuves en maçonnerie que l’on est dan»
1 usage de construire dans la plupart des pays à vignoble.
Le blé que l’on recueille en Crète ne suffisant pas à la consommation
des habitans, il en vient chaque année une assez grande
quantité du V o lo , de Salonique, de la Marée, de la Syrie et
quelquefois de l’Égypte.
On ne fait du vin que dans quelques cantons de l’île : on préfère
dans quelques,autres, de porter les raisins à la ville ou de les faire
sécher pour le commerce. Ceux qui n’ont pas de vin s’en passent,
et bravent de l’eau : il est rare qu’on leur en apporte des des de
1 Archipel.
Le mûrier végète fort bien en Crète. Les vers à soie y réussissent
à merveille, et cependant cet arbre est assez rare. On apporte
chaque année de la S y r ie , la soie nécessaire à la fàbricatipn de
quelques cordons et de quelques rubans que l’on exporte à Cons-
tantinople. On fabrique aussi quelques étoffes en soie et coton, en
soie et lin : ces dernières servent à faire des chemises et sont consommées
dans le pays.
Quoique le lin soit assez abondant , il ne suffit pas néanmoins
aux besoins des habitans : ils en tirent beaucoup de l ’Égypte!
Le coton est peu cultivé; celui que l’on consomme dans cette
n e , vient de Smyrne et des enyirops d’Éplièse.
Il vient aussi de ce dernier ¿ndroit des cuite de buffles et des
peaux de boeuf et de mouton grossières pour la chaussure des
montagnards, .laquelle consiste en une sorte de botte qui monte
jusqu’au genou,
■On OMliive le aésanfie en, petite quantité : pn en mêle, dans les