seconde Antigona\ la troisième Chalkis et la quatrième Prinklpos ,■
au sud de celle-ci se trouve la petite île des Lapins : à l’ouest
sont deux petites îles, dont l’une est connue sous le nom d’ Oæya,
et l ’autre sous celui de P la ta ; les deux autres ne sont que des
rochers sans nom.
, Rrinkipos est la plus considérable et la plus fertile de toutes :
elle nous a paru entièrement volcanique et formée de quartz, de
granits, etc. altérés ou décomposés. Le terrain est élevé, inégal,,
montueux.-Il est sec et aride sur les collines, rouge et assez fertile
dans les endroits bas et surtout au sud de la ville. Les productions
naturelles sont le pin cFAlep, connu au midi de la France sous le
nom de p in blanc; le cade, espèce de genévrier; le phillyréa à
larges feuilles, l ’arbousier, la pimprenelle épineuse, la lavande,
stécade à fleurs pâles ; le . genêt, l’asperge à feuilles aiguës, le
ciste de Crè te, le térébinthe, une espèce de sarriette, le liseron
althoeiforme, etc. etc.
L ’olivier sauvage se trouve abondamment sur toutes les collines.
Nous l’avons vu de même dans les îles de l’Archipel, sur les cô-
teaux de l’Hellespont et sur ceux de l’Asie mineure, peu distans
de la mer. Il est petit et rabougri lorsqu’il est sans culture, et
exposé à être rongé par le bétail. Croît-il naturellement partout
où nous l’avons vu? Est-il en quelques endroits-un reste d’une
ancienne culture? C’est sur quoi nous nous garderons de prononcer.
Cet arbre ne croît point sur les bords du Bosphore ni aux environs
de Constantinople, parce que le froid s’y fait quelquefois
plus vivement sentir qu’aux îles des Princes , à cause du voisinage
de la Mer-Noire. Mais on le trouve fort et vigoureux dans la partie
méridionale de la Propontide et sur les rives de l ’Hellespont. On
en voit quelques-uns assez beaux, répandus dans les champs de,
Prinkipos. J’ignore s’il est cultivé sur la côte de Rodosto et d’Érécli :
je n’ai pas eu occasion de visiter cette contrée.
La culture de Prinkipos consiste en quelques champs semés de
blé', d’orge > de pois-chiches, de haricots, de fèves. La vigne n’y
est paS abondante; elle est plantée et taillée comme au midi de la
France
France : elle donne deux ou trois sortes de raisins fort bons, dont
on fait rarement du vin. On préfère dans cette île , de porter les
raisins‘aux marchés de Constantinople et les y vendre.
Il y a plusieurs jardins près de la ville, dans lesquels on cultive
assez mal quelques plantes potagères et quelques arbres fruitiers,
parmi lesquels on distingue une espèce de figuier à fruit verdâtre
en dehors, rouge en dedans, d’une excellente qualité.
Cette île a servi plusieurs fois de prison ou de lieu d’exil aux
princes grecs. On se rappelle entr’autres qu’Irène , jeune Athé-
niène, née de parens nobles, mais obscurs, élevée jusqu’au trône
par les charmes de son esprit et les grâces de sa figure, ne mit point
de bornes à son ambition, et se souilla de divers crimes après la
mort de Léon Porphyrogenète son mari. Elle fut détrônée par
Nicéphore un de sësnçonfidens , et reléguée dans un monastère dç
cette île , qu’elle avait fait bâtir elle-même (1).
Lâ chasse nous procurait,tous les jours une très-grande quantité
•de cailles. Nous avions des chiens d’arrêt excellens, qui les faisaient
partir de fort près. Elles se nichent .ordinairement sous les cistes,
les pimpreaelies épineuses ou autres petits arbnstes ; et comme il
n ’y a point., d'arbres dans ces,endroits ; on les ¡tire très-aisément;
Elles sont extrêmement grasses et d’un très-bon goût ; elles sont
beaucoup plus rares et moins savoureuses au .printeins. Nous
voyions quelques autres oiseaux de passage, tels,que des tourterelles,
¡des rolliers,, des- oriols, des grives j ett- et surtout:des fau-i
cons e,t des éperviers. , r.., ;•, •;-
- Ledièvre est très-rare à Prinkipos,jet le lapin ne' s’y ¡trouve pas';
mais celui-ci ¡est ¡abondant dans la petite .île déserte qui en porte le
nom. Nous nous procurâmes, quelquefois le plaisir de cette chasse ,
et nous rapportâmes toujours plusieurs', lapins.' Il, est nécessaire
d’arriver d e ,très- grand .matin et de les surprendre ayant qu’ils
soient rentrés dafls leurs terriers. y ,j , ; , , j.
La pêche nous offrait encore ¡plus dp, ressource, que la chasse,:
•on nous .servait tous lps, jours, des huîtres, des moules, et, plusieurs
— — j ! ; , . , [■ 1, 1— ^ ------------r - ------— r - i.......................................................
( î ) Quelques auteursrdisent.qulelle,fut, envoyé à Lesbos,
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