p&iïîibfes l’apfès - midi dè la poifitè dû cap t et nous arrivâmes de
höhnte heilre , en Vantant^ âu port de Ténédos.
La distance de cette île à la côte la plus voisine n’est que d’une
UéBfe fet deftlie (1) ; ort êrt cînUpte environ cinq de la Ville à l’éntrée
de l ’Hèllespont. Le pôrt 'est petit et ne peut recevoir qüé des navires
marchands : il ést formé pâr une jetée à fleur d’èàu , et une langue
de terre sur laquelle est construite là citadelle qui en défend
l ’entréè, et qiii pèut le garantir tout aû plus de la surprise d’un
corsairfe. Là ville est bâtie eh demi-cerClè, dans Un vallon et Sur
lé penchant de dètiX côteaûx : elle à de cinq à six mille ames de
population, à en juger pàr son étendue et par le nombre des
personnes qui paient le karatch.
On compté à Ténédos autant de TurcS que de Grecs , presque
tous ocdupés à la culture des terres : peu d’èiitr’éux sont marins.
Lâ .plupart des prèmièrB sont attachés au sèrvice de la citadelle.
H y a un vaivode ou gouverneur , un aga commandant de la
'citadelle , sons les ordres du vaivodè, et un cadi OU juge. Les
janissaires dè la ville -, au nombre de deux à trois cents , sont
-Obligés de défendre là place ën cas d’attaque, et de faire Un service
journalier -, dont ils se dispensent depuis long-ttem's. O n voit encore
dans la Citadelle quelques canons vénitiens sans affûts, qui semblent
n’être là que pour rappeler que cette île appartenait à cette
StatiOn cbUUnëfçante avant -l'arrivée dès Turcs dans ces contrées.
Gettte île -, peu peuplée et mal défendue , passa de bonne heure
•sousla domination othomane. Pendant la minorité de Mahomet IV ,
lés Vénitiens la rôprirént après la défaite complète de la flotte turque
dàüs le détroit par l’amiral Modénigo , en i 656 j -mais l’année suivante
l ’amiral ayant été tué dans un second comba t, la flotte
Vénitienne sfe r e tira , ert cette île retomba de nouveau au pouvoir
dés T a ré s , qui l’ont Conservée sans interruption jusqu’à préBent.
fia ville eét dominée par une montagne peu élevée, pyramidale,
qui paraît avoir été formée par l ’âction d’un voleaU, dont on
( 1 ) Straliori fixe la distante ¿te Xëïiëdôs à la côte la phls voisine, à onze stades ou
m ille trmS'Çent 'soixante-qimize. pas. Kôus la croyons-À près de. trois mille toises.
reconnaît les traces sur tout le terrain qui s’étend de là à la mer dans
la partie nord. On trouve aux environs un granit remarquable par
des morceaux plus ou moins grands de fèld-spath cristallisé.
En sortant de la ville et se dirigeant à l’ou e s t, on laisse cette
montagne à droite , et on entre dans une plaine peu fertile ,
sabloneuse, presqu’entiéreroent couverte de vignes. Les côteaux
sont en général nus , secs , peu susceptibles de culture. Ceux que
l ’on découvre au sud de la v ille , sont calcaires ; la roche est plus
ou moins crayeuse et chargée de coquillages marins. Nous avons
remarqué peu d’arbres fruitiers : le pin d’Alep et le chêne Vélani
n’y sont pas non plus abondans. Nous avons tué quelques lapins
sur les côteaux ; mais ce gibier y est rare : on rencontre plus fréquemment
la perdrix rouge et le lièvre. Quant à la bécasse et à fa
ca ille , elles préfèrent, nous a-t-on d i t , 6e reposer , dans leur
passage, sur la Troade ou dans les autres îles de l ’Archipel.
Ténédos produit peu de grains, peu de fruits et peu d’herbages :
on y récolte très-peu de coton et de sésame. La vigne est la seule
richesse de ce pays, e t sa culture la principale occupation des
habitans : elle se plaît dans les terres légères , sabloneuses et profondes
de la plaine ; elle réussit très-bien aussi vers le bas des
côteaux et dans tous les endroits susoeptîbles de culture. Les ceps
sont plantés à une égale distance les uns des autres , et sont plus
ou moins espacés , suivant la bonté du terrain. On donne régulièrement
deux labours , l’un en h ive r , l’autre au printems : on
taille la vigne avant la fin de l’hiver, comme dans nos départemens
méridionaux, et onvendange dans les premiers jours.de fructidor :
mais à cette époque le raisin est déjà si mûr , si doux et si sucré,
que la fermentation s’établirait trop lentement si on n’ajoutait une
certaine quantité d’eau. Les habitans sont dans l ’ usage d’en-mettre
un quart au moment que le raisin est reçu dans la cuve. Avé©
cette méthode, toute vicieuse qu’elle e s t , ils obtiennent un vin
spiritueux , d’une assez bonne qualité. Nous en avons bu chez
quelques particuliers riches, que nous aurions pris pour de l’excellent
vin de Bordeaux si nous n’avions été prévenus : il est vrai
qu’il était fait ayec plus de soins que celui du commerce, e t qu’il