courage de ses soldats, et s’il n’avait donné sa confiance à Lucco
G attilusio son cousin, ambitieux mal-adroit, qui crut, sur la promesse
qui lui en fut faite par écrit, obtenir la souveraineté de l’île
en la livrant à Mahomet.
L u cco, après avoir ouvert lui-même à l'ennemi une des portes
de la ville, détermina son faible cousin à signer une capitulation
honteuse, sous l’espoir chimérique d’être dédommagé du sacrifice
qu’il faisait. Mais pour prix de la trahison de l’un et de la faiblesse
de l’autre, Mahomet les fit cruellement périr quelque tems après.
■Leçon terrible que les traîtres et les lâches devraient avoir sans
cesse sous les y eux, et dont ils devraient profiter pour leur propre
avantage !
Lesbos a donné le jour à quelques grands-hommes, parmi lesquels
on remarque plus particulièrement Alcée, poëte lyrique, qui
déclama si long-tems contre la tyrannie ; Sapho, cette femme poëte,
que l’antiquité a placée parmi les Muses, qu’un amour malheureux
a fait précipiter du promontoire de Leucade ; Théophraste, disciple
de Platon et d’A ristote, dont l ’éloquence était si persuasive, et la
philosophie si aimable ; Pittacus enfin, que la Grèce place parmi ses
sages, fournit un exemple bien rare, et qu’on ne saurait trop citer
d’un homme plus jaloux de gloire que de puissance, plus occupé du
bonheur de ses concitoyens que de lui-même ; d’un homme enfin
qui conçut et exécuta le projet de s’emparer du pouvoir pour rendre
la liberté à sa patrie.
Je pourrais citer dans des tems plus modernes, les deux frères
Barberousse, fils d’un potier de te rre, qui ’ de simples matelots
devinrent des pirates fameux, et furent ensuite l ’un après l’autre
souverains d’Alger. Le cadet, nommé grand - amiral par Soliman
Ier. , est plus connu que son frère, dans l’histoire de l’Empire
othoman.
Quoique l’île soit exposée en hiver à des ooups de vent subits
de nord - est et d’e st, qui viennent des montagnes de l ’Asie ,
ainsi qu’au vent de nord qui règne sur tout l’Archipel, le climat
y est néanmoins assez beau et la température de l’air assez douce.
Il y gèle rarement dans cette saison ; mais en été les chaleurs
sont
Sont assez fortes sur la-côte méridionale, et;.l’air y est.en général
plus,mal-sain que dans les autres parties de file.
On compte A Lesbos environ huit mille ¡Grecs-payant le karatch,
depuis l’âge de sept ans jusqu’à leur mort ; ce qui peut faire évaluer
à près de vingt mille leur population, ,en y comprenant les
femmes et les enfàns au dessous de Cet âge. On croit qu’il y a à peu
près autant de Tares! qiue de Grecs dans. l’île; ce qui donne en
tout quarante millei hàbitans. Lés! Juifs'ne', sont .pâs assbz nombreux
pour, entrer en. ligrje de compte. ,. , ; •
. Llüeest divisée en seigneuries; mais au lien queTuga des autre»-
contrées est obligé de joindre les armées de terre lorsqu’il- en est
requis , il est soumis, à LesbOs, à un service maritime' dont il
trouve presque; toujours le moyen de se dispenser en faisant
quelques sacrifiées d’argent. : ,
• •■Par un.usage sans.doute très-ancien, et que fauteur;du Wiryage
littéraire de la G rèce àrfort bien remarqué , la’ fille aûiép héritait
seule , dans cette Ë e , des biens du père et dé la mère ,-à l’exclu-\
sion des garçons et des autres filles!. Cet usage, que le tems- avait
converti en lo f , était respiéCté et-religieusement ¡suivi;, quoique
chaque enfant eût. la faculté! de recourir au tribunal turc., et d’invoquer
lés droits sacrés de la nature- Depuis1 peu le patriarche
de Constantinople,.l’archevêque et tout le-clergé de Mitylène ont
modifié, cette loi en admettant toutes les- filles au partage, dans
la proportion suivante. La. première née. reçoit lé tiers de. ¡’héritage
; la seconde a. pour elle, le tiers de. la portion’ que. sar<sqeur a
laissée ; là troisiètoe a -do même - 1er tiers et ainsi ;de; snité?’ jusqu’à
la dernière^ en recommençant' toujours àpartager eè qui’reste, le
tiers prélevé, dans l’ordre de; priBiegénituré,
Les. montagnes de l ’île!, que j’.ai traversée», sont toutes boisées :
le pin d’Alep y croît abondamment et y parvient .à- une;grosseur-
considérable .¡ on. y voit.aussi lé pin à pigfaonscet qqelque&cchêueS' à
fruits pédoncules! : l ’anbcrusier > l ’aadrachnévsle lenlâaquiS'rjlejfeêré-
binthe,, le myrte', régaus-castus ,,queh)ues aHui$s§ftu7y]égurtÙiîeUs>
e t plusieurs cistes , ,parmi lesquels- 'oh distingueefeh» qui. donne Je»
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