que les frangeoles. Les particuliers sont aussi dans l’usage de faire
du pain., dont la qualité approche plus ou moins de celui des
boulangers.
Les blés1 de la Romélie, de la Bulgarie et tous ceux qu’on tire
en abondance des environs du Danube, passent pour être d’une
qualité supérieure à tous ceux de l’Empire othoman : on estime
aussi beaucoup ceux qui viennent de la Grimée et de'Tag anro f,
situe vers l’embouchure du Don. Ceux du V o lo , de Salonique et
de la Morée passent pour être de la seconde qualité viennent ensuite
ceux de Syrie et de Chypre. Le blé d’Égypte est regardé
comme inférieur à toUs les autres.
Quoique l ’exportation du blé soit prohibée, on trouve le moyen
d’en faire quelquefois, dans le canal des Dardanelles , un ou plusieurs
chargemens venant des côtes occidentales et septentrionales
de la Mer-Noire : on charge aussi à Rodosto, à la Troade, au
Volo et dans le golfe. d’Énos. On peut se procurer du blé en
E g yp te , en Syrie, sur la côte de la Natolie et dans quelques points
de la Moree ; mais on doit toujours iàire quelques sacrifices pécuniaires,
et prendre les précautions" convenables pour ne pas irriter
le peuple ou trop mécontenter la Porte.
La France ne doit pas oublier que lorsqu’elle était menacée de
toutes parts, pendant la révolution, de la plus terrible famine, le
gouvernement othoman a permis plusieurs chargemens de grains
e t en a toléré un plus grand nombre, quoique les blés ne Rissent
pas plus abondans en Turquie cette année-là qüe les autres. Cette
permission , contraire aux usages et à la politique othomane, dérivait
à cette époque , des bonnes intentions du gouvernement à
notre égard et de la conduite extrêmement sage de l ’agent de la
République auprès de lui.
Substances alimentaires.
Constantinople retire de Philopopolis une assez grande quantité
de riz moins estimé que celui de l’Égypte : on en cultive aussi dans
quelques endroits de l’Asie mineure, et il en arrive chaque année
plusieurs chargemens de Damiette : celui-ci est le plus beau et le
meilleur de tous. Lés cerises, les prunes, les poires,.les pommes
arrivent tous les jours de la côte méridionale de la M e r -N o ire ,
ainsi que les châtaignes, les noisettes et les noix. Les abricots, les
peches, les raisins, les figues, les melons , les concombres, les
pastèques, les jeunes courges, les ketmies, les aubergines et divers
herbages viennent des villages voisins, des côtes de la Propontide
et de la partie occidentale et méridionale de la Mer-Noire, L ’île de
Scio fournit des oranges, des citrons, des cédrats, des grenades et
quelques prunes sèches ; elle fournit aussi les conserves de fleurs
de rosés et d’oranges, dont l’usâge est si général et si fréquent en
Turquie. Les meilleures figues sèches viennent de la Natolie ; celles
de l’Archipel sont en général trop desséchées et de peu de valeur.
Le raisin sec est apporté des environs de Smyrne.
Le fruit du diospiros lo tu s, cultivé aux environs de Constantinople,
de Cérasonte, de Sinope, est mangé frais : on en fait aussi
une marmelade que les Orientaux estiment : elle m’a paru peu
agréable. Mételin fournit les olives salées dont les Grecs, les A r méniens
et les Juifs fon t, avec le caviar et le poisson salé, la base
de leur nourriture. Le pois chiche et le maïs que l ’on cultive partou
t, sont mis en farine ou simplement rôtis : les femmes et les
enfans en ont presque toujours dans leurs poches.
On fait venir de toutes les côtes de la Mer-Noire, du miel, du
beurre et du suif. Le premier vient aussi de la Grèce et de quelques
îles de l’Archipel : la consommation du second est si grande, que
le gouvernement veille à ce qu’il en arrive de toutes parts : la T u r quie
européène et l’Asie mineure en fournissent abondamment.
Metelin et Candie envoient leurs huiles : Ténédos fait passer son
vin aux Européens, aux Grecs et aux Arméniens : les Juifs font le
leur à Scutari, aux Dardanelles et aux environs.
Les amandes que l ’on tire de quelques contrées de la Natolie et
de quelques îles de l’Archipel, ne suffisent pas à la grande consommation
de la capitale : la France en fait un objet de. commerce assez
important. Mais la Syrie, la Natolie envoient une grande quantité
de pignons que les Orientaux mettent dans la plupart de leurs
ragoûts, et dont ils fo n t , avec le sucre, des friandises très