bannière, et dès qu’il en découvre un e, il la tire , et il continue
de meme jusqu’à ce qu’il ait détruit la compagnie entière. Cette
chasse n est praticable, comme on vo it, que dans les plaines cultivées
et sur les terrains peu couverts d’iierbes et de broussailles.
La portion de terre comprise entre l’Hellespont et le golfe de
S^ros, connue sous le nom de Chersonèse ou presqu’île de Tlirace,
n a guere plus de trois à quatre lieues dans sa plus grande largeur :
elle en a près de vingt depuis l’extrémité méridionale jusqu’à la
longue muraille, Macrontiehos, qui séparait la presqu’île du continent.
A l’extrémité de cette muraille, du côté de la Propontide,
était la ville du même nom, sur laquelle il ne reste plus que quelques
habitations que le port y entretient. On trouve dans l’intérieur
le village d Jrlèxamila,, qui a conservé le nom qui lui fut donné à
cause de la distance qu’il y a d’une mer à l ’autre.
Le terrain de cette presqu’île est inégal, montueux, moins bon
en général que celui de la cote d’Asie. Il y a cependant quelques
vallons de la plus grande fertilité et quelques plaines assez productives.
Les terres sont crayeuses en quelques endroits : les collines
et les coteaux sont tous calcaires : on y trouve quelques coquilles
fossiles, dont les analogues n’appartiennent point aux mers d’Europe.
A u x environs de Maïta, on vo it, à la base des collines, un
grès tendre ou un sable pur, et dans l’anse de Sestos on remarque,
à plus de vingt pieds au dessus du niveau de la mer, un banc assez
épais de coquillages marins, dont les espèces appartiennent toutes
à la Mediterranee. Ce banc se prolongeait sans doute autrefois en
Asie y car au-delà de là colline d Ab ydos, la plaine offre en assez
grande quantité les mêmes coquilles que nous avons vues dans ce
banc (1).
Divers négocians français, italiens et anglais ont tenté plusieurs
fois d’établir des maisons de commerce aux Dardanelles y mais ils
n ont jamais pu y réussir : ils n’avaient pas remarqué, sans doute
que les négocians de Constantinople, conservant sur eux l’avantage
(1) Ostrea eduhs, venus chione, venus cancellata, solen vagina, buccinum
retiçulatum, cerinthium vulgatum, etc.
de
de résider à la capitale, où la consommation est très-considérable,
étaient également à portée de fournir les objets dont les villes
situées sur 1 Hellespont ont besoin, et d’y faire , avec autant de
facilite et d économie, les achats de ceux qui leur sont demandés.
Les marchands juifs, grecs et arméniens, par les mains de qui il
faut nécessairement passer dans tous les c a s , sont bien aises de
conserver les relations qu’ils ont avec les négocians de Constantinople,
qu’ils regardent d’ailleurs comme mieux assortis et plus , à
portée d’effectuer les paiemens qu’ils leur indiquent.
Les objets d’exportation que les villes situées sur l ’Hellespont
peuvent fournir, sont :
Deux ou trois cents balles de coton de diverses qualités. i
Deux cents quintaux de: coton filé grossier.
Beaucoup de toiles de coton grossières. i. i > ■ •
Trois ou quatre cents balles de laine de qualité inférieure.
Beaucoup de marroquins préparés aux Dardanelles et à Gallipoli.
Trois ou quatre cents quintaux de galles, pèj
l Une quantité plus considérable de vélanède.
Douze ou quinze mille peaux de lièvre.
Soixante ou*quatre-vingts quintaux de cire.
Très-peu de lisari ou racine de garance.
Maïta et les Dardanelles envoient un peu de vin à la capitale, et
en vendent aussi aux capitaines des navires qui viennent mouiller
dans leur poi-t ou aux environs. Ceux-ci trouvent en tout temsaux
Dardanelles, du biscuit, du pain frais, de la volaille, des oeufs,
des herbages, divers légumes et autres provisions dont ils peuvent
avoir besoin pendant leur voyage.
On fabrique aux Dardanelles beaucoup de poterie grossière,
dont la plus grande partie est envoyée à Constantinople. Quoique
la qualité en soit très-bonne, que la couverte tienne bien, on est
surpris d’y voir des fleurs et autres ornemens qui s’effacent avec le
tems et ne font pas corps avec la couverte.
L a République de Venise était autrefois la seule puissance qui
eût un consul de sa nation aux Dardanelles. La France, l’Angleterre
, l’AJlemagne, la Russie et les autres puissances maritimes n’y
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