courage et la vertu dè leurs pères, qui les guidaient encore dans les
combats. Ils résistèrent long-tems aux Romains, déjà les maîtres
d’une partie du Monde; ils les battirent même quelquefois, mais
ils durent céder aux tàlens et à la fortune de Métellus ; ils perdirent
leurs flottés, ils sè virent forcés d’abandonner leurs lois et de
recevoir celles des vainqueurs.
Lorsque, sous les empereurs d’Orient, le christianisme s’introduisit
dans cette île , la liberté n’existait plus depuis long-tems :
le courage des habitans, affaibli par un joug étranger, s’énerva
chaque jour davantage sous une religion douce, consolatrice,
qui prêche l ’obéissance , l’humilité«* le mépris des biens de ce
Monde. Aussi les Sarrasins, guidés par l ’amour des conquêtes et
le.désir de propager leur croyance, n’eurent qu’à se présenter en
"823 pour s’emparer de l’île et s’y établir, malgré les efforts de
Michel I I , empereur de Constantinople. Nicéphore Phocas ,
guerrier aussi intrépide que souverain inhabile,1 chassa en 961 les
Sarrasins de Crète, et réunit de nouveau cette île à l’Empire
d’Orient. Elle en fit partie jusqu’à la prise de Constantinople par
les Croisés, en 1204. Le marquis de Monferrat la vendit, en 121 1,
aux Vénitiens, déjà établis dans quelques îles de l’Archipel, et
ceux-ci l’ont conservée jusqu’à ce qu’ils en aient été chassés par les
Turcs.
Parmi les peuples qui habitent aujourd’hui l’île de Crète , on
remarque les Abadiotes, Musulmans de religion, Arabes d’origine,
et restes de ces Sarrasins dont nous venons de parler. Leur physionomie,
différente de celle des T u rc s , et la langue arabe qu’ils
parlent entr’e u x , ne laissent aucun doute à ce sujet. Basanés,
maigres, de moyenne stature, les Abadiotes sont méfians, méchans,
vindicatifs : ils marchent toujours armés, comme les T u r c s , et
s’entre-tuent à la moindre offense. Ils occupent une vingtaine de
petits villages au sud du mont Id a , et forment une population
d’environ quatre mille personnes. Ils reçoivent èt donnent asyle
chez eux aux Turcs et aux Grecs qui ont commis quelques crimes ;
mais ils exigent qu’ils restent tranquilles et ne se mêlent point de
leurs affaires. Si ces malfaiteurs deviennent incommodes, s’ils
donnent qqelque sujet de uiécpqtpnteiqpnt, Jps Abadiotes Jps tqent
eux-mêmbs pour s’en débarrasser ; mUÎS dans gBÇqn cgs ijs ne les
livrent à la justice» qui les réclame et les pqursuit- Cpntenus par
les Turcs et par les Grecs, et suryeillés par leprs agas, les ^-badiptes
n’osent se livrer trop ouvertement au brigandage. Cependant ils
font quelquefois de§ incursions dans les monastères grecs qui se
trouvent à portée de leurs villages, et mettent, quand ijslp peuvent,
les religieux à contribution.
Çe sont eux qui , .en ¿7 7$ , pillèrent pn navire apglais , après
en avoir massacré l’équipage. Le capitaine, en mer depws long-
tems , voulut s’approcher des côtes méridionales dp l’île , pour
chercher un mouillage ,et rejtiouyeley £,a provision d’eau. La vue
d’»n terrain cultivé, yerdoyant, l’attira dans une an?e yçûsjne des
îles P axim ad es, où il supposa avec raison qu’il trouverait dp
l’eaU- Dès qu’.oneut jeté l ’ancre, presque tout l’équipage s’empressa
de descendre à terre pour chercher la ¿pptaine P,u lf. fnjsseajt que
l'aspect ,du terrain indiquait. Tfoutrà-cnup une troupe d’Abadi.0Îe?
tombe sur eux, -les met en pjèces, et se rend à bord au moyen de
la chaloupe „du mayire » avant (qne le .capitaine pùt se douter de ce
qui venait ,de se passer à terre.
¡Cm regarde les habitans dgs hantes montagne,s shnées au npdi de
la-Canéeetde Réthy.m°» nomme les véritables descqndans de ces
fameux -Cretois si long-tems les matVe? .4» pays. Doumas aujojir-
d’hui sousie nom,deSphach-iotes , pn les distingue des autres ijlrpcs
par leur taille élevée, par leur ¿hçppe mine, pm d fÿ f .ffmçiw 4e la
liberté, par Iqur courage, Jepr adrede, e t surtout ¿par Ja ,haing
qu’ils .ont youée aux iUSUrpateurS de l e;qr:îip.
Les montagnes ont été dans §tous les tems et chqz tops lps .
peuples, le dernier asyle (le la .jibeaité„, ;Çppime .elleS: on.trtoujpurs
été l ’apanage d e la lp tq e et d e là santé.ddn gol sçatrrqpx, P-értjhlp,
qui offre ne-Pide subsistances, qui ;pblige i ’hpmnte ^
long et iOpinidrie, qui de -Soumet ¿à yqbriété„qt Ijeyqpndaçjitip jd
toutes .sortes de/privations, permite s tè re Ips peuples çonquérans,
lorsque chaque rocher d'ailleurs est transformé en forteresse,
lorsqu’il faut combattre à yiljp.gjié ,j?;as ejes Jipmqies yigopreujs;,