qui espérait augmenter le produit de la douane en empêchant les
fraudes qui auraient pu se commettre loin de ses regards, a vu
diminuer au ' contraire insensiblement ce produit, parce qu’on
n’exporte plus de cette province, la moitié des huiles qu’on en
exportait autrefois.
La rade de Mirabel se présente à l ’est, et offre aux navires qui
vont y relâcher, un mouillage assez sûr. Deux petites îles placées
au devant l’abritent et la défendent. La ville a beaucoup diminué
depuis que le commerce a pris une autre direction. On y compte
cependant encore quinze cents habitans , la plupart Grecs et
cultivateurs.
Spina-Longa, qui se trouve à quelques lieues plus au nord,
est un des meilleurs ports de Crète. Il^est formé par une presqu’île
qui le garantit des vents d’est. Son entrée se présente au nord-
nord-est; mais elle est abritée et défendue par un îlot sur lequel les
Vénitiens avaient bâti une forteresse semblable à celle de la Sude.
Les Turcs ont fait pendant long-tems des tentatives inutiles pour
s’en emparer : ce n’est qu’au commencement du siècle dernier, que
les Vénitiens leur ont permis d’en prendre possession.
La provinee de H iéra-Pétra ou Géra-Pétra se trouve au sud de
celle de Mirabel : elle produit comme e lle , de l’huile, des grains,
divers fruits, du miel, de la cire, du lin , etc. ; mais elle souffre
également de la défense que le pacha a faite de vendre les denrées
ailleurs qu’à Candie. Les navires français venaient autrefois charger
de l ’huile à la rade de Hiéra-Pétra : les habitans sont obligés aujourd’hui
, pour vendre cette denrée, de faire par terre un trajet qui
exige trois ou quatre jours de marche.
La ville-, connue autrefois sous les noms de Cyrba, de Gamyrus
et de H iéra-Pytna, n’est aujourd’hui qu’uin village, dont la population
diminue tous les jours. Sa rade est trop exposée au vent de
sud et surtout au siroco, pour être fréquentée. Les navires euro-1
péens qui y venaient autrefois, se hâtaient de faire leur chargement
et de partir.
La provinee de Settia occupe toute la partie orientale de l’île :
elle est la plus étendue, la moins peuplée et la moins productive,
/
u
quoiqu’elle soit en grande partie susceptible de culture, et que là
plupart de ses terres soient de la plus grande fertilité. Mais l’éloignement
de la Capitale, le manque de ports, l’injustice mal-adroite
des agas, tout concourt à rendre les habitans de cette partie de l’île
plus indolens que les autres. Contens de recueillir des grains et des
fruits pour leur subsistance, de l ’huile pour payer leurs impôts et
se procurér quelques vêtemens et les ustensiles nécessaires à leur
ménage, ils ne cherchent pas à arracher de la terré un Surcroît dé
productions dont ils seraient embarrassés ou dont leurs agas ne
manqueraient pas de s’emparer.
La ville est située sur une plâge qu’un cap peu avancé et que
trois îlots placés à plus d’une lieue de distance garantissent faiblement
des vents de nord èt de nord-ést. Elle était assez bien fortifiée
et assez peuplée lorsque les Vénitiens étaient les maîtres de
l ’île ; ils y avaient construit un mole pour abriter les nâvires qui
Venaient y charger les productions de la provincè ou qui apportaient
celles que réclamaient lés besoins des habitàns. On nè Voit
aujourd’hui à Settia que quelques faibles bateaux : la population
a diminué considérablement, et les fortifications ne sont point
entretenues.
Le mont Dicté occupé daiis cette province une étendue àséez
considérable dans la direction de l ’est à l’OUeSt. Quoiqu’il Soit Un
dés points les jjluë élevés dé l’île apfèS l’Ida ét les iftohts Blàhcs, sa
cime n’est point couverte de neige : elle est seulement plus fraîchey
plus h-Umide que les montagnes dès environs dé là ittèr, ét serait
très-propre à la nourriture d’un grand nombre dé troupeaux.
11 Le caroubier, arbbédë moyenne grandeur, qui croît sans Cultdre
dans toute l ’île, et qui se plaît Singulièrement sur les terrains ùifer-’
reux et dans les fentes dès rochers, est ici plus abondant que
ÿàrtoüt ailléüfs : il a un pbrt Ugréàblé; tilt féuillagë toUjdürS vert,
des fleurs fort petites, sans corolles; des fruits bruns, aplatis en?
ferme dë gouSseS ; et tui bois trè&dùr, Veiné, d’un bëàu rongé fOUcé,
très-propre aux ouvrages de menuiserie et de marqueterie ; rtidis
ce qui déprécie ce bois, c’est qu’il ëst sujet à së ctlùiér lorsque
F ,f f a