sur la corvette. Je ne concevois pas quel
pou voit être son »motif en faisant cette demande
; néanmoins j ’ordonnai à Simanoff, en
s’acquittant de sa commission,d’in vite rM. R icord
à ne rien en v o y e r , de crainte que l ’on
he nous suscitât de nouvelles difficultés.
M. Chlebriikoff le chargea aussi d’un b ille t,
dans lequel il avertissent M. Ricord de ne pas
trop se fier au x Japonois.
Nous n’eûmes pas de nouvelles de K o u naschir
jusqu’au 2 juillet. Ce jour-là on nous
montra une lettre très-courte de M. Ricord
au commandant de Kounaschir, pour le remercier
de l’envoi de notre bille t, qui l ’a voit
pleinement convaincu que nous vivions. Il
fallut encore traduire cette le ttre , qui fu t,
comme les autres , expédiée à Iédo.
E n fin , le 19 ju ille t , l'on nous montra à
M. Moor et à moi, en présence du gouverneur
et de plusieurs officiers, une dépêche de
M. Ricord a Tacahassy-Sampeï, ainsi qu’une
lettre qu’il m’é c r ivo it, et une autre adressée
à M. Moor. Dans la première, M. Ricord r e -
mercioit le gouvernement japonois du voeu
qu’il exprimoit d’entrer en négociation avec
nous, et promettait de partir sans délai pour
Ocho tsk, afin de revenir en septembre ap-
( l8 9 )
porter la déclaration exigée. Comme il ne
connoissoit pas l’entrée du port de Chakodade,
son dessein étoit de mouiller dans le port
d’Endermo, nommé Edomopar les Japonois,
où Broughton avoit sé journé, et prioit d’y
en voye r un pilote expérimenté qui pût conduire
la corvette à Chakodade. Il finissoit par
témoigner sa reconnoissance àSampeï d’a vo ir
permis à Simanoff deven ir à bord delà Diane.
Danslalettre qu’il m’adressoit,M. Ricord, après
avoir mis les mots convenus pour me faire
comprendre qu’i l avoit reçu mon b ille t, nous
félicitoit sur notre délivrance prochaine, et
promettoit positivement de reven ir en septembre.
I l engageoit M. Moor à être plus patient,
et à ne pas se désespérer; car eu x aussi
avoient eu à combattre des inquiétudes, des
difficultés et des dangers.'
Après que nous qûmes traduit verbalement
ces lettre s , en présence du g ouv e rn eur , i l
s’éloigna. Nous en prîmes ensuite copie, et le
reste se passa comme à l ’ordinaire.
Nous apprîmes des Japonois que la Diane
avo it mis à la vo ile aussitôt après avoir enr
v o y é ces papiers à terre. D’après notre calcul,
c’é to itle 10 juille t. Peu de jours après, Sam-
pe ï, Koumaddjéro et nos deu x compagnons,