d e là défaite totale des François, et de leu r
retraite hors de Russie; il y prit beaucoup
de part*. Eii nous quittant, il nous promit de
revenir le lendemain pour conduire la corvette
dans le port. Il y eut toute la nuit des
fe u x allumés en plusieurs endroits de la côte;
un vaisseau de garde v in t se placer près de
nous, et ne nous quitta pas tout le temps de
notre séjour.
Le 28 septembre, Caki arriva de bonne
heure. Après avoir lo u vo y é pendant quelques
heures dans la baie, nous mouillâmes
dans un endroit que nôtre ami nous indiqua,
et qui n’étoit pas à une portée de canon de
la v ille . Caki m’instruisit alors des dispositions
des lois de son pays concernant les bâ -
timens européens. I l nous étoif défendu
d’aller en canot dans le port : jour et n u it,
durant notre sé jour, un vaisseau japonois
avoit ordre de se tenir près de notre corvette;
ôn devoit nous apporter, .sur des bâtimensdu
gouvernement, toutes les choses dont nous
aurions besoin ; il étoit défendu à qui que ce
fû t de venir à bord de la Diane.
L e so ir, Caki retourna à terre rendre
compté de la mission dont il avoit été
chargé.
La v ille de Chakodade., q u i, pour la grandeur,
est la seconde de l’île d’Iesso ou Mats-
rnaï, est située à sa partie méridionale, sur
le penchant d’une montagne haute et arrondie
au sommet, placée sur une presqu’île baignée
au sud par le détroit de Sangar, au nord et à
l ’ouest par l ’entrée d’une baie qui est très-
commode, et peut recevoir une flotte considérable.
A l ’e st, cette péninsule est jointe au
Teste de l ’île par un isthme é troit, de sorte
que l’on voit à la fois la mer au la rg e , et la
terre qui est peu élevée. Au nord de la baie,
s’ouvre une vallée qui a de quinze à, v in g t
milles d’étendue, et que de hautes montagnes
entourent de trois côtés. Au milieu çle la
vallée est situé Orino, village dont les hahi-
tans s’occupent généralement de l ’agricultu
re ; dans les autres lieu x bâtis près de la
mer, la pêche est la principale branche d’in dustrie.
Je tiens ces détails de nos compagnons
qui avoient traversé le p a y s ; cette
vallée leur avoit paru mieux cu ltiv ée qu’aucune
autre des parties de l ’île qu’ils avoient
vues. La montagne, au pied de laquelle la
v ille est placée, peut servir de reconnois-
sance au x bâtimens qui entrent dans la baie ,
tant parce qu’elle se fait remarquer de loin