devoit être expediée à bord de la Diane; elle
commençoit ainsi : « L e s guinmiyagou, corn*
mandons en second après le gouverneur de
Matsmaï, au Commandant du vaisseau russe.
En voici le contenu en abrégé : Les Japonois
o n t, conformément à leurs lo is , négocié à
Nangasaki avec l ’ambassadeur Resanoff, et
n’ont pas commis la moindre offense envers
lu i. Néanmoins des vaisseaux russes ont, sans
aucun motif, exercé des actes d’hostilité sur
les côtes de l ’empire. Quand le bâtiment où se
trouvoient les prisonniers maintenant détenus
parut devant Kounaschir, le commandant
de ce lieu pensa qu’il devoit regarder
tous les Russes comme ennemis, et saisit sept
personnes de cette nation qui vinrent à terre.
Les prisonniers ont assuré que les cornman-
dans des deux vaisseaux avoient agi de leur
propre mouvement; mais on ne peut, comme
détenus, ajouter foi à leur déclaration; nous
désirons donc qu’une autorité supérieure en
certifie la v é r ité , et renvoie cette attestation
à Chakodade. »
Les Japonois vouloient que* la traduction
de cette pièce fût extrêmement exacte, et que
nous nous tinssions, autant qu’il seroit possible
, au sens littéral. Ils exigeoient même
que, dans la v e r s io n , les mots se suivissent
dans le même ordre que dans l ’original, autant
du moins 4 ue Ie caractère particulier des
deux langues le pe rme ttro it, et sans nous
embarrasser de l ’élégance du style; aussi cette
traduction nous occupa-t-elle plusieurs jours
de suite, depuis le matin ju sq u au so ir ; ensuite
les guinmiyagou nous la renvoyèrent
plusieurs fois pour les corrections. Enfin Vou-
vrage s’acheva; nous enfermâmes les papiers
dans des enveloppes à l ’européenne, et nous
écrivîmes l’adresse en russe, après quoi ces
dépêches furent expédiées aux différens ports.
Le 27 août, nous fûmes présentés au nouveau
gouverneur. C’étoit un grand et bel
homme, d’une physionomie très-agreable, et
âgé d’environ trente-cinq ans. Sa suite con -
sistoit en h u it personnes, parce q u e son
rang le plaçoit au-dessus des d eu x precedens
gouverneurs. Après nous avoir appelé chacun
d’aprèsnos grades et nos n om s, il nous adressa
la même déclaration que nous avions deja entendue
de la bouche de ses prédécesseurs, et
nous fit espérer que notre affaire auroit une
heureuse issue. Ensuite il s’informa de notre
santé et si nous étions satisfaits de n o tre tra i