temple, pour obtenir du ciel notre heureux
retour dans notre patrie.
L e même jo u r , 6 octobre, un officier fut
envoyé avecKoumaddjéroàbord de la Diane
pour annoncer à M. Ricord que le gouverneur
avoit déclaré officiellement que nous étions
libres.; e t , d’après le désir des Japonois, j’écrivis
à ce sujet à M. Ricord. Le soir, les in terprètes
nous régalèrent, par ordre du gouv
e rn eur , dans la chambre supérieure de notre
maison. L e souper étoit de neuf à d ix plats ;
les mets consistoient en poisson, gibier, oies
et canards apprêtés de différentes manières.
Après le repas, on nous servit du meilleur
saki. Ensuite on apporta dans notre chambre
plusieurs caisses remplies de vases de laque;
c’étoit, nous dit-on, un présent des interprètes
pour les liv re s qu’ils avoient acceptés de nous
avec la permission de l ’autorité suprême;
ils n’osèrent pas prendre autre chose. Mais
nous savions fort bien que ces présens nous
étoient faits pour compte du gouvernement.
On avoit dressé un inventaire de tous nos
effets. Quelques jours avant notre délivrance
on procéda à leur vérification, et l’on ne trouva
pas une culotte que nous avions coupée pour
en distribuer lps morceaux au x gardes. On
nous demanda ce qu’elle étoit devenne. Nous
répondîmes que nous en avions donné les
morceaux à dès soldats que nous ne v o u lûmes
pas nommer. Les interprètes insistèrent
pour savoir qui étoient ces soldats,parce
qu’eux-mêmes pourraient bien éprouver
quelque désagrément de cette affaire; car si le
gouvernement apprehoit un jour que la
moindre partie de nos^ffets étoit restée dans
le pays, on s’en prendrait aussitôt à e u x -
mêmes, puisqu’ils avoient été uniquement et
spécialement chargés de la conservation de
ce qui nous appartenoit. Ils nous assurèrent,
au reste, qu’il ne serait fait aucun mal au x
soldats, et que l ’on se bornerait à leu r re prendre
ce qu’ils avoient reçu. De notre côté,
nous cherchâmes à persuader aux interprètes
qu’il ne pourvoit résulter de cette affaireaucun
inconvénient pour e u x , parce que nos hardes
ressembloient à toutes celles qui venoient
d’E u ro p e , et que le gouvernement ne pou -
vo it pas prononcer que celles que l ’on trouv
e ra it n’avoient pas été introduites au Japon
par les Hollandois.
Le lendemain, 7 octobre 1 8 1 5, nous mîmes
nos plus beaux habits. Les domestiques et
les gardes empaquetèrent tous nos effets sans