ec bas; c’est beaucoup. » Cette idée sembloit
surtout lu i faire plaisir.
Son fils lu i annonçoit de plu s, que ses
amis avoient, pendant plusieurs jours de suite,
fait célébrer dans les temples des fêtes d’action
de grâces pour son heureux retour; ajoutant
qu’il étoit l ’objet des conversations de tout le
Japon, et que l’on pensoit généralement que,
puisque Dieu lu i avoit conservé la vie en Russ
ie , c’étoit vraisemblablement pour qu’il rev
în t , et que son retour produisît des changè-
mens heureux pour l ’empire. Son fils avoit eu
tant de confiance dans cette idé e, qu’il avoit
à l ’avance expédié sa lettre à Kounaschir, afin
que Caki, en y a rrivan t, fût instruit de toutes
les nouvelles consolantes qu’elle contenoit.
».Ce jour fut un des plus heureux de ma
v ie . Ta ca ta ï-C a k i, en nous quittant, me témoigna
le désir que l’équipage criât hourrah;
ce qui eut lieu avec la plus vive allégresse.
L e 26, il nous annonça que le courrier
étoit de retour de Matsmaï, et que le premier
adjoint ou conseiller du gouv e rn eur ,
chargé de répondre à notre le ttre , viendroit
à Kounaschir sur un bâtiment impérial, et
amèneroit avec lu i le kourile A le x is et un
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des prisonniers russes. Caki pensoit que ce
dernier seroit un matelot et non pas un offic
ie r , tandis que nous nous étions imaginé le
contraire. En calculant l ’époque de son départ
de Matsmaï, le bâtiment pouvoit arriver
ce jour même ou le lendemain. E ffectivement,
quelques heures après, nous'l’aperçûmes qui
se dirigeoit vers la baie. Tacataï-Caki le re-
gardoit comme un bâtiment impérial, parce
que sur ses voiles étoit peinte une boule
rouge. L’arrière étoit entièrement drapé en
ro u g e , les * bords étoient tendus d’étoffes
rayées. Au-dessus du gouvernail flottoient
trois pavillons, chacun d’une couleur différente.
Quatre longues piques y étoient aussi
fichées ; elles portoient des banderoles noires
a l ’extrémité. Le nombre de ces piques indique
le rang du personnage devant qui on
les porte. Des baïdars, ornés de p a v illo n s ,
partirent du fort pour v en ir au-devant du.
bâtiment impérial ; chacun amenoit un canot,
et ceux-ci, réunis, remorquèrent le bâtiment
jusqu’au forfi Comme il faisoit déjà ob scu r ,
nous ne pûmes vo ir avec quelles cérémonies
on y reçut le magistrat délégué du gouv erneur
de Matsmaï. Caki promit de v en ir le