qui regàrdoiènt avec admiration comment un
si gros bâtiment s’approchoit de plus en plus,
quoiqu’il eut le vent contraire. Les Japonois,
qui avoient accès auprès de n o u s , venoient à
chaque instant nous trouver et nous paçloient
avec étonnement du grand nombre de voiles
que notre corvette portoit, ainsi que de la
célérité de ses manoeuvres et de sa marche.
Peu de temps après que la Diane eut jeté
l ’ancre , les deux interprètes, l ’académicien
et l’interprète hollandois entrèrent avec un
gros papier que Tacataï-Caki avoit reçu de
M. R ica rd , et avoit apporté à terre. Us v e noient
par ordre du gouverneur pour traduire
cette pièce. C’étoit une réponse du commandant
du cercle d’Ochotsk à la demande des
d eu x guinmiyagous. M. Minisky exposoit
clairement que Ghvostoff avoit agi de son
propre mouvement; il protestoit au gouvernement
japonois que le gouvernement russe
n ’avoit eu aucune .part à ce qui s’étoit passé ;
que l ’empereur de Russie avoit toujours été
pénétré de sentimens d’affection pour le Japon
, et n’avoit jamais pensé à faire du mal à
ce pays. Ensuite il invito it le gouvernement
japonois à donner, par notre prompte délivran
ce , une preuve de ses bonnes intentions
pour la Russie, et de son empressement à
mettre un terme aux désagrémens occasionnés
par la conduite arbitraire d’un homme ins ignifiant,
et par leurs propres méprises. Il ajoutait
enfin que tout retard de leur part pou vo it
avoir des suitespréjudiciables à leur commerce
et à leurs pêcheries,les habitans des côtes devant
être en butte a u x incursions des bâtimens
russes dans le cas où cette affaire forceroit ceu x -
ci à revenir plusieurs fois dans ces parages.
Les Japonois donnèrent les plus grands
éloges au'contenu de cet é c r it , et assurèrent
qu’il démontroit, de la manière la plus convaincante
pour le gouvernement jap o n o is ,
que la conduite de Chvostoff avoit ete arbitraire
; en conséquence ils nous félicitèrent
sur notre prochaine délivrance et notre rê->
tou r dans notre patrie.
Pourquoi fa u t - il, hélas! que je rev ienne
encore sur un sujet désagréable?Depuisle jou r
où nous apprîmes que la Diane avo it paru
sur les côtes du Japon, M. Moor ‘devint plue
mélancolique et plus sournois qu’auparavant.
L ’espoir qu’il avo it conçu de rester dans cet
empire s’étant é van ou i, il se mit en tête de
troubler les négociations. I l dit au x Japonois
que la lettre de M, Minisky était contraire au x