gouverneur avant son départ. Nous y insérâmes
aussi beaucoup de choses honnêtes et
flatteuses pourle nouveau gouverneur. Quand
ce dernier lut la traduction de cette piece,
faite par T e s té , il sourit à un passage où
nous disions: «Le sort, en nous rendant les
« prisonniers des Japonois, a, fort heureuse-
« ment pour nous, fait arriver cet événement
« à une époque où vous gouvernez cette
« province, » et s’écria : « D’où savent-ils donc
« que d’autres grands personnages de nos
« compatriotes qui auroient occupé la place
« d’A rrao-Madsirnano-Cami, n’auroient pas
« eu pour eu x la même bienveillance qu’il
cc leu r a montrée? »
L e i 4 ju ille t, l ’ancien gouverneur partit de
Matsmaï; notre ami Teské le su iv it en qualité
de secrétaire, il nous promit dé nous
écrire de 1a. capitale tout ce qu’il y auroit de
nouveau sur notre affaire, nous priant en
même temps de remettre nos lettres à K o u -
maddjéro pour les lu i faire parvenir. Nous
ne nous flattions pas de recevoir bientôt
quelque chose de décisif de Iédo,car il falloit
au gouverneur vingt-trois à vingt-cinq jours
pour y arriver. En quittant Matsmaï, les Japonois
traversent le détroit de Sangar, et entrent
dans une rade très-sûre, près de la v ille de
Mimaiou. Cette traversée est de treize ris du
Japon, un peu plus de cinquante-deux verstes
( 10 à 12 lieues) ; comme l ’on ne part qu’avec
un bon v e n t , le trajet ne dure que quelques
heures. La distance de Mimaiou a Iedo
est de deux cents r is , ou plus de h u it cents
verstes (160 lieues marines.) Les gens de
qualité voyagent en norimons ou litiè re s , ou
en brancards; tout le reste va a cheval ;. vo ila
pourquoi l ’on tient toujours aux stations une
si grande quantité d’individus. Les Japonois
nous ont assuré que les porteurs de norimons
sont si adroits, que l ’on peut y placer
auprès de soi un verre plein deau ,
sans craindre qu’il s’en répande une goutte.
Par un temps sec, quand les routes sont
b o n n e s , on peut parcourir en v ing t-trois
jours la route de Mimaiou a Iedo. Les courriers
de Matsmaï arrivent à cheval à la capitale
en sept jo u r s , rarement en s ix ; la poste
aux lettres ordinaires, dont ils sont chargés,
ne part qu’une fois par m o is, et inet quatorze
jours à faire le voyage.
Nous mous attendions chaque jour à apprendre
l ’arrivée de notre corvette ; nous
appréhendions néanmoins que le3 Japonois