aussitôt qu’on apercevroit la co rv e tte , ou
enverroit Tacataï - Caki à sa rencontre. On
conv int, à cet e ffe t, de signaux qui se feroient
sur une montagne et sur le canot où Caki
s’embarquerait pour rejoindre la corvette. On
souhaitoit que j ’instruisisse M. Ricord de
toutes ces particularités dans le plus grand
détail. J’y consentis avec p laisir, et j ’observai
a la fin que je lu i écrivois à la demande des
Japonois. On me conseilla aussi de lu i assurer
que sa corvette n’avoit aucun danger à redouter
a Chakodade ; mais je ne pus me résoudre
à m’exprimer de la sorte, afin de n’être
pas l ’instrument de la ruine de mon compagnon
fid è le , dans le cas où les Japonois a u -
roient de mauvais desseins contre lui. Je lu i
dis simplement que les Japonois, par leur
conduite franche et lo y a le , le convaincroient
qu’aucun danger ne le menaçoit; les interprètes
n’élevèrent plus aucune observation ,
et parurent contens de cette phrase.
L e guinmiyagou Sampeï v in t nous vo ir le
lendemain, pour nous confirmer ce que les
interprètes nous avoient dit la v e ille , et nous
annoncer que ma lettre à M. Ricord étoit
partie.
Un incendie éclata près de notre logis dam
la nuit du 2 7 septembre, et détruisit un magasin
appartenant à un marchand. Cet accident occasionna
du tumulte dans la ville; nos gardes
Vinrent aussitôt nous en apprendrelesujet, et
se préparèrent à emporter nos effets si la circonstance
rendoit cette précaution nécessaire.
Les interprètes arrivèrent à Uinstant et furent
bientôt suivis de Sàmpeï, qui nous annonça
que, grâces au x mesures prises, notre logis
seroit a l ’abri du feu, et que nous pouvions être
très-tranquilles à cet égard. Ils s’en allèrent
ensuite. Quelques momens après,, le feu fu t
eteint; il n’y eût de brûlé que le magasin où
il avoit pris.
Le printemps précédent, le même marchand
avoit p e rd u , par u n incen d ié , deu x
magasins remplis de marchandises, et, pendant
1 été, une maison. On croyoit qu’un scélérat
étoit l ’àuteur du m al, mais on n’avoit
pas pu le découvrir. Les interprètes nous
dirent que ces sortes d’accidens n’étoient pas
tres-rares au Japon, quoique les lois prononcent
un châtiment rigoureu x contre le.s in cendiaires.
On met le coupable tout n u , et
on le lie à un poteau dressé sur la place deâ
exécutions, qui est ordinairement située hors
de la ville. A quelque distance du poteau, l ’on