avec lu i sur des points relatifs à cette science;
mais nos interprètes n’avoient pas la moindre
idée de ces sujets, de sorte qu’il me fut impossible
de pousser mes recherches aussi loin
que je l’eusse, souhaité. Je vais néanmoins
citer quelques exemples qui pourront faire
juger à peu près des connoissances des Japo-
nois en mathématiques. Un jour Àdati-Sannaï
me demanda si, en Russie, on comptoit comme
en Hollande d’après le nouveau s ty le ; je lu i
répondis que nous nous conformions encore
à l ’ancien; alors i l me pria de lu i expliquer
la différence qui existoit entre ces deux calculs,
et ce qui la causoit. Quand j ’eus satisfait
à son désir, i l me dit que cette manière de
calculer le temps n’étoit pas encore parfaite,
puisque, après un certain nombre de siècles,
il devoit survenir de nouveau une différence
de vingt-quatre heures. Cette* observation-
me prouva qu’il m’avoit questionné seulement
par cu r io s ité , pour vo ir si je m’en-
tendois à une chose qui lu i étoit familière.
Les Japonois ont adopté comme vrai le système
de Copernic. Us connoissent la découverte
de la planète d’Uranus, ainsi que sa
marche et celle de ses satellites; mais ils n’ont
pas encore entendu parler des petites planètes
( l 5 7 )
aperçues depuis la fin du d ix-huitième siècle.
M. Chlebnikoff s’occupoit, pour se désenn
u y e r , du calcul des logarithmes, des sinus et
tangentes, et d’autres tables concernant la
navigation, qu’il acheva avec des peines et
des efforts incroyables. Quand nous montrâmes
ces tables à l ’académicien, il reconnut
sur-le-champ les logarithmes, et traça une
figure pour nous montrer qu’il savoit ce que
c’étoit que des sinus et des tangentes. Voulant
apprendre si les Japonois s’entendoient aussi
à démontrer les vérités mathématiques, je
lu i demandai si ses compatrkrtes étoient convaincus
que les carrés des deux petits côtés
d’un triangle rectangle fussent égaux au carré
de l’hypothénuse. «O u i, répondit-il. » Nous
le priâmes de nous en dire la raison; il nous
la démontra très-clairement. I l traça la figure
sur un papier, découpa les carrés, plia ensuite
les carrés des petits côtés en triangles,, qu’i l
découpa aussi, et couvrit avec ces triangles
la surface du grand carré, à laquelle ils s’adaptèrent
exactement.
Les Japonois, du moins suivant ce que nous
assura l ’académicien, calculent les éclipses
de soleil et de lune avec beaucoup d’exactitude;
ce qui est très-possible, puisqu’ils ont