précise et détaillée jusqu’à la minutie. J’eus
beau y réfléchir, je nepuspasen deviner lemo-
tif. Les Japonois, me d iso is -je , regardent-ils
donc réellement M. Moor comme un fou dont
les discours ne méritent pas la moindre atten-r
tiori ? Ou bien Les interprètes qui ont déjà reçu
leu r récompense pour avoir terminé notre
affaire et pour lu i avoir donné leurs soins,
craignent-ils de s’attirer des désagrémens si
l ’on v ien t à découvrir des circonstances nouve
lle s et'importantes? ou bien enfin ne veut-
on pas avoir l ’air de ne pas prendre garde
a u x discours de M. Moor, afin de faire donner
quelques autres de nos compatriotes dans le
piège ? Quoique nous ne pussions pas nous
figurer que Teské eût la méchanceté de Se
conduire envers nous avec tant de dissimulation,
peut-être néanmoins,nous disions-nous,
fait-il son d e vo ir , et obéit-il aux ordres du
gouvernement q u i, suivant les expressions
des habitans du pays, est capable de tout. Il ne
nous restoit donc qu’à attendre tranquillement
le dénouement de cette énigme.
L e 10 mai , l ’on nous apporta le billet qui
devoit être envoyé dans les, ports, pour y être
remis à nos bâtimens. I l avoit été expédié à
la capitale et soumis à l ’approbation du gou -
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vernement; par conséquent l’on n’y pou vo it
plus changer une seule lettre. Nous en tirâmes
cinq copies, que nous signâmes, et elles fu rent
dépêchées le jour même au x lie u x de
leur destination. En vo ici le contenu :
cc Nous tous officiers et matelots, ainsi
« qu’Alexis le K o u r ile , nous sommes e n v ie ,
« et nous demeurons à Matsmaï. »
Le 10 mai 18 13. Vassili G o i.o vn in .
Féodor Moob..
M. Chlebnikoff ne signa pas, parce que
clans ce moment il étoit très-malade.
C’étoit la saison où nous pouvions attendre
à chaque instant l ’arrivée de nos bâtimens.
Je c ro yo is , d’après la lettre de M. Ricord, qu’il
viendrait directement à Matsmaï ; aussi,etois-
je en proie au x inquiétudes chaque fois que
le vent soufîloit avec v io len c e , parce que je
craignois q u e , par les brumes qui* dans cette
saison, accompagnent toujours le v en t d e s t ;
les bâtimens ne fissent naufrage. Dans les autres
parties de l ’hémisphère septentrionale est
précisément durant les mois de mai, de juin,
et dé ju ille t que le temps est constamment
beau et que les vents sont modérés; ic i, an