plus tard dans l ’est. Ils donnent quatre cents
✓ ans d’antiquité à la v ille de Matsmaï.
Indépendamment de la nudité des montagnes
, on rencontre presque à chaque demi-
heure un village, dont les habitans vont tout
le long du jou r travailler dans les forêts. Nous
ne pouvions donc pas, tant que le soleil étoit
sur l’hprizon , nous cacher nulle part près du
bord de la me r; il fa l lo i t , un peu avant le
jo u r , nous hâter de regagner les hauteurs et
npus jeter dans les b o is , e t, à l’entrée de la
n u it , reprendre la route fatigante le long du
rivage ; nous n’y arrivions que déjà épuisés
de lassitude, et nous avions toutes les peines
iinaginables à nous traîner plus loin. Nous
étions décidés à ne pas employer la violence
pour nous procurer des v iv re s , à moins d’un
cas de nécessité absolue, afin de ne pas irriter
davantage les Japonois, et de ne pas leur
donner occasion de renforcer les gardes sur
les bâtimens. T o u t ce que nous souhaitions
étoit de nous emparer au plus tôt d’un navire,
sachant qu’ils sont toujours bien pourvus de
v iv re s et d’eau. Nous résolûmes aus si, en traversant
les villages, de chercher les lieu x où
l ’on étend le poisson pour le faire sécher à
l ’a ir , o u , s ic ’étoit possible, de surprendre u u
cheval dans les champs, de le tu e r , et d’en
manger la chair.
A u coucher du s o le i l, nous sortîmes de
notre retraite, et nous allâmes gagner la route
le long du rivage. Les obstacles que nous
avions eu s à combattre auparavant, s’accrurent
encore; les ravins devinrent plus profonds et
plus escarpés, les torrens plus fougu eux ; en
les traversant, nous avions de l ’eau jusqu’à la
ceinture : ce n’étoit pas tout; il pleu vo it si
fo r t, que nous étions tout trempés, et que
nous ne pûmes pas nous coucher sur l ’herbe.
Cette n u it, il nous arriva deu x aventures.
T o u t près du rivage, nous aperçûmes du feu.
En nous en approchant, il disparut. Nous
trouvâmes, au lieu où il s’étoit montré, un
rocher prodigieusement élev é , mais n i caverne
ni cabane d’où il pût sortir. Peut-être
avions-nous été déçus par une illusion de nos
sens. Étant ensuite entrés dans une gorge très-
profonde d’où nous sortîmes par un sentier
roide et tor tueu x pour gagner un p la teau ,
nous éprouvâmes un accident qui nous alarma
beaucoup. M: Chlebnikoff v in t à glisser , et
tomba dans le ravin. Nous entendîmes qu’i l
se retenoit à quelque chose, mais bientôt il
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