hache que nous avions trouvée dansla cabane.
Tandis que nous étions occupés à ce tra va il,
nous entendîmes des v o ix qui s’approchoient
de nous; elles venoient de l’autre côté du rav
in. M. Chlebnikoff, assis un peu plus haut
que le reste de la troupe, v it les gens qui passèrent
très-près du lieu ou nous étions, c e -
toient des ouvr ie rs, il y avoit parmi e u x une
femme.
A la chute du jo u r , nous sortîmes de notre
asile; et à la nuit nous atteignîmes le rivage,
que nous longeâmes vers le nord. Je ne puis
pas dire bien exactement à quelle distance nous
étions alors de Matsmaï ; car, a force de monter
et descendre les montagnes, en nous détournant
souvent de côté, quelquefois en rebroussant
chemin et en ne marchant pas toujours
d’un pas é g a l, nous n’avions pas beaucoup
a vancé, quoique nous eussions voyagé longtemps.
D’après la position des deux petites îles
désertes que nous aperçûmes du rivage, et que
précédemment nous avions vues de Matsmaï,
nous pûmes calculer a peu près que ^nous
n ’étions guère éloignés de cette v ille que de
vingt-cinq verstes (six lieues).
Nous n’avions pas fait un ver ste , que nous
nous trouvâmes tout-à-coup près d’un village
situé contre un rocher escarpé, ce qui nous
avoit empêchés de le v o ir auparavant. L a
crainte qu’il n’y eût des gardes postés dans ce
lieu, nous .fit suspendre notre marche ; néanmoins,
réfléchissant bientôt a la hauteur du
rocher et à la difficulté de le g ra v ir , nous
résolûmes de passer outre ; personne ne nous
aperçût, les chiens même n’aboyerent pas
après nous. Nous vîmes.la deux bateaux en
bon état, mais trop petits ; nous poursuivîmes
donc notre voyage dans l'espérance d’en rencontrer
dé plus grands.
Cet incident nous causa beaucoup de jo ie ,
parce qu’il nous prouva qu’on ne faisoit pas
la garde dans tous les villages ni sur les bateaux.
Durant la nuit nous traversâmes plusieurs
autres v illag e s , auprès desquels nous
vîmes des bateaux, mais tous étoient trop petits.
A u reste, la rou te , le long du r iv a g e ,
n’étoit ni aussi commode n i aussi facile que
nous nous l ’étions imaginé. Entre les montagnes
et la cô te, s’étendoit une plaine élevée
souvent coupée par des ravins profonds, où
coûtaient des torrens et des ruisseaux qui se
rendoient à la mer. Quand l’escarpement des
rochers empêchoit la route de continuer le