un savant nommé Adati-Sannaï, membre
de l ’académie du Japon, et Baba-Sadsouroo,
interprète hollandois. Nous eûmes en core,
en cette occasion, une pfeuve de l ’amitié
de T e sk é ; à peine fu t- il descendu à te r re ,
et ent-ii rempli les devoirs indispensables
de son emploi, q u e , sans avoir v u son
père ni sa famille, il accourutànotre logement
e t nous apporta des friandises; à propos de
quoi, je dois observer qu’étant dans la capitale,
il accompagnoit presque toujours ses lettres
d’un en vo i de confitures; il s’empressa en
même temps de nous donner une nouvelle
bien consolante; c’étoit que le nouveau gouverneur
avoit reçu l ’autorisation de négocier
avec les Russes, et qu’en conséquence, on
a vo it en vo y é dans tous les ports de mer
l ’ordre de ne plus tirer sur nos bâlimens
quand ils se présenteroient. Teské nous parla
d’Arrao-Madsimano-Cami, notre bienfaiteur ;
ce qu’il nous apprit de ce magistrat, nous
donna une nouve lle preuve de la générosité
de son caractère, et le rendit encore plus respectable
à nos y eu x . Le gouvernement japonois
a v o it, selon le récit de T e s k é , résolu de
n ’érouter aucune proposition pacifique des
Russes, parce que les événemens antérieurs
et les dépositions de Léonsaïmo lui donnoient
lieu de penser que l ’on ne devoit s’attendre
de .leur part qu’à des mensonges, des trahisons
et des actes hostiles. Alors Arrao-Mad-
simano-Cami interrogea Léonsaïmo en présence
du bounio actuel, et pressa tellement cet
effronté qu’il s’embarrassa dans ses réponses,
et finit par avouer que ce qu’il avoit avancé
précédemment sur les projets de la Russie de
déclarer la guerre au Japon, et sur la conduite
de Chvostoff qui, selon lui, n’a voit agi que d’après
les Ordres de son gouvernement, n’é-toit,
de sa p a r t, qu’une simple conjecture. A r ra o -
Madsimano-Cami chercha aussi à réfuter les
motifs sur lesquels les membres du conseil
suprême appuyoient leur décision. Il leur représenta
qu’ils ne devoient pas juger les lois
et les coutumes des autres peuples d’ap rè s '
celles de leur pays, et leu r fit enfin prendre
la résolution de s’entendre avec le commandant
en ch e f russe, le plus voisin de leur empire
, sur ce q u i s’étoit passé de part et d’autre.
Le conseil d’état insistoit pour que les bâti—
mens russes, porteurs de l ’explication désirée,
ne pussent entrer que dans le port de
Nangasaki. Arrao-Madsimano-Cami objecta
que probablement les fu s s e s ne verroient